Antalya pour préparer Doha
À moins de quarante jours du coup d’envoi des championnats du monde au Qatar, l’heure est aux ultimes ajustements pour les meilleurs combattants de la planète, dont une bonne partie se retrouve en cette fin de semaine en Turquie pour le dernier Grand Chelem du trimestre. Parmi eux, six Parisiens, dont cinq mondialistes.
Au regard du plateau de ce cinquième Grand Chelem de l’année, il y aura comme un avant-goût des mondiaux à Antalya. Plus d’une quarantaine de potentielles têtes de série du grand rendez-vous de cette année 2023 seront en effet à pied d’œuvre sur les bords de la Méditerranée.
Première en action ce vendredi, Amandine Buchard (-52kg, photo ci-dessus) pourrait par exemple en affronter deux si ses éliminatoires se déroulent sans encombre : la Hongroise Reka Pupp, quatrième mondiale, potentielle adversaire en demi-finale, et la Britannique Chelsie Giles, actuellement au sommet de la hiérarchie, qu’elle ne pourrait croiser qu’en finale. L’occasion parfait pour espérer reprendre la main sur celle qui l’avait privée du titre européen il y a onze mois.
Des retrouvailles, il en sera probablement question le lendemain pour Marie-Ève Gahié (-70kg, photo ci-dessus), placée dans le même quart de tableau que l’Espagnole Ai Tsunoda Roustant, son bourreau de la finale du dernier Grand Chelem de Paris. En cas de succès, il faudra alors probablement croiser le fer avec la Croate Barbara Matic, double championne du monde en titre, ou sa rivale tricolore Margaux Pinot, avant de disputer l’or à l’Autrichienne Michaela Polleres ou à la Japonaise Saki Niizoe, deux de ses adversaires du dernier Masters et toutes deux médaillés mondiales (en 2021 pour Polleres, l’an passé pour Niizoe).
Les trois masculins Rouge et Bleu seront également en action samedi. L’Algérien Messaoud Redouane Dris (-73kg, photo ci-dessus) dispose d’un tableau relativement dégagé jusqu’en huitième de finale, où la logique des classements voudrait qu’il rencontre l’Italien Manuel Lombardo, finaliste ici-même l’an passé pour son arrivée dans la catégorie au lendemain de sa cinquième place olympique dans la catégorie inférieure.
En -81kg, Alpha Djalo (photo ci-dessus) disposera d’un tour blanc du fait de son statut de tête de série n°4 du tournoi. Parmi les menaces de son quart de tableau, on retrouve notamment l’Italien Antonio Esposito, dix-neuvième mondial et par deux fois cinquième en Israël lors du Masters de Jérusalem et du Grand Prix de Tel Aviv mi-février, et le Canadien François Gauthier-Drapeau, aux portes du top 10 planétaire et aux côtés du Parisien sur la troisième marche du podium au Grand Chelem de Paris il y a deux petits mois. En cas d’accession en demie, ce sera alors selon toute vraisemblance face à un ancien champion du monde – le Belge Matthias Casse, sacré en 2021 et finaliste l’an passé, ou l’Israélien Sagi Muki, couronné devant le premier nommé en 2019. Dans l’autre demi-tableau, Arnaud Aregba (photo ci-dessous) débutera sa journée contre l’Émirati Nugzari Tatalashvili, privé de médaillé à Paris par Djalo, pour espérer s’ouvrir le tableau jusqu’en huitièmes où son rival de la finale des mondiaux juniors 2022, le Moldave Mihail Latisev, pourrait se présenter face à lui.
Pour conclure l’épreuve en beauté, Romane Dicko se lancera dimanche contre l’Allemande Renée Lucht, qu’elle a déjà dominée à deux reprises lors de ses années juniors. L’expérimentée Bosnienne Larisa Ceric, médaillée mondiale et triple finaliste européenne, pourrait l’attendre en suivant, avant la Turque Kayra Sayit, qui était parvenue à l’éteindre devant le public de l’Accor Arena en février. Si la victoire est à la clé, la championne du monde en titre pourrait alors enchaîner sur sa première et sa dernière « victimes » de Tashkent, la Chinoise Su Xin et la Brésilienne Beatriz Souza. De bons souvenirs qu’il serait bon d’entretenir avant de partir à la défense de son titre dans un mois et demi.