Alpha Djalo persiste et signe
Après le Masters et les Grands Chelems de Tokyo et de Paris, c’est une quatrième médaille de bronze que vient de décrocher en quatre mois le leader national des -81kg lors de l’étape turque du circuit international. Une régularité au plus haut niveau qui va lui permettre d’aborder les championnats du monde de Doha dans les meilleures prédispositions.
Malgré avoir été contraint plusieurs semaines à mettre le judo de côté pour soigner sa main à la suite du Grand Chelem de Paris, Alpha Djalo n’a rien perdu de sa belle dynamique du moment. À Antalya, c’est avec son engagement de tous les instants qu’il s’est invité sur le podium, mais aussi avec une approche tactique et physique renouvelée. « Alpha a profité de sa convalescence pour mettre l’accent sur la préparation physique et sur la dimension stratégique du combat, explique Nicolas Mossion, responsable du haut niveau. Il lui a certes manqué un peu de repères et de sensations au niveau de ses attaques, mais il a proposé quelque chose de différent, qui montre qu’il a pris une autre dimension cette saison, avec la bonne carburation pour faire partie des meilleurs. »
Après un premier tour bouclé en une grosse vingtaine de secondes, le champion de France 2021 s’imposa à deux reprises au golden score, ne perdant jamais le fil de ses combats face à l’Azerbaïdjanais Zelim Tckaev et le Canadien François Gauthier-Drapeau, neuf petites finales en Grand Chelem depuis 2022 dont cinq conclus avec le bronze autour du cou. « Alpha a donné l’impression qu’il pouvait continuer de combattre avec cette sérénité et cette bonne gestion de l’effort pendant encore de longues minutes, apprécie Nicolas Mossion. Cette rigueur, cette attention dans les placements et l’intensité déployée font vraiment plaisir à voir. Même sa demi-finale perdue contre le Belge Matthias Casse (finaliste des trois derniers championnats du monde et des deux derniers championnats d’Europe, pour le titre planétaire en 2021, NDLR) est très intéressante, au-delà de la petite erreur qui lui coûte la victoire. » En place de trois, c’est sur un contre assuré que le Parisien envoyait sur le dos le Néerlandais Frank De Wit, médaillé mondial en 2021, pour finir la journée avec le sourire de celui qui maîtrise toujours un peu plus son sujet.
Moins de réussite pour les trois athlètes de la section également engagés ce samedi, parmi lesquels l’Algérien Messaoud Redouane Dris (-73kg), immobilisé au sol dès son premier combat, ou le vice champion du monde juniors 2022 Arnaud Aregba (-81kg), lui aussi battu d’entrée. « Arnaud a encore besoin de prendre ses marques en seniors, il poursuit son apprentissage et va devoir déplacer les curseurs dans tous les domaines pour aller plus loin dans les tableaux. Ça fait partie du métier, et je ne me fais aucun doute sur le fait qu’il va y parvenir très bientôt. » Après une entame solide contre la Slovène Anka Pogacnik, Marie-Ève Gahié (-70kg) s’arrête pour sa part au deuxième tour, piégée par la Chinoise Yingying Feng. « Il faut vraiment qu’elle parvienne à sécuriser la situation lorsqu’elle s’essaie à ce genre de tentative de contre pour ne pas prendre trop de risques, analyse Nicolas Mossion. C’est une petite erreur qui ne doit en tout cas pas perturber sa bonne passe actuelle, tant à l’entraînement que dans le contenu de ses dernières prestations. » Dernière chance de médaille ce dimanche avec la championne du monde 2022 Romane Dicko (+78kg).