11 juin 1983 : Paris-Nantes, une finale de légende

Il y a 40 ans aujourd’hui, le Paris Saint-Germain remportait la Coupe de France face à Nantes, lors d’une des plus belles finales de l’histoire de la compétition.

C'est la fête au Parc des Princes : le Paris Saint-Germain est assuré de jouer la saison prochaine la Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupes en affrontant le champion de France déjà titré, le FC Nantes. Douze mois après son succès face à l'AS Saint-Étienne (2-2 a.p., 6 t.a.b. à 5), le club de la capitale défend son titre face aux Canaris, qui ont largement dominé la saison.

Entre deux équipes joueuses et portées vers l’offensive, on espère une finale indécise et animée. On ne va pas être déçu par cette 66e finale de l'épreuve, qui entrera dans la légende de la compétition.

Pas de round d’observation entre les deux équipes : après une faute de Michel Bibard sur Dominique Rocheteau, les Parisiens bénéficient d’un coup franc à 25 mètres du but nantais. Safet Susic transmet à Pascal Zaremba qui ouvre le score d’une frappe lourde et tendue (1-0, 3e). Une avance de courte durée : les protégés de Coco Suaudeau dominent et égalisent logiquement par l’intermédiaire de Bruno Baronchelli, d’une malicieuse pichenette (1-1, 18e). Les Canaris, dominateurs, font courir des Parisiens courageux et c’est sans surprise qu’avant la pause, Nantes double la mise. Et quel but ! José Touré effectue un superbe amorti aérien dos au but, élimine deux adversaires en jonglant et frappe du gauche après avoir pivoté. Génial, ce but digne du "Roi Pelé" laisse le public du Parc béat d’admiration (1-2, 41e).

Après la pause, les affaires parisiennes se gâtent avec la sortie sur blessure à la cuisse du capitaine parisien, Dominique Bathenay (50e), Mustapha Dahleb le remplace et Zaremba recule en défense centrale. Pendant un bon quart d’heure, la défense parisienne est désorganisée, les Jaune et Vert gâchent l’occasion de tuer le match, par excès d’individualisme ou par précipitation. Paris semble mort mais, tel le phénix, va renaître de ses cendres ! Et Safet Susic, le stratège du Paris Saint-Germain, va se mettre au diapason de son alter ego nantais José Touré. Le génial Yougoslave s’empare de la balle à 30 mètres du but, élimine successivement Seith Adonkor et Thierry Tusseau, puis expédie un bolide dans la lucarne du but gardé par Jean-Paul Bertand-Demanes (2-2, 66e).

Le match a changé d’âme, et c’est un dernier caviar de Susic qui va sceller définitivement le sort de cette rencontre. Plein axe, sa passe millimétrée pour Toko est un régal et le grand buteur tchadien - par la taille et le talent - marque d’une frappe croisée (3-2, 81e).

Paris remporte sa deuxième Coupe de France consécutive dans une ambiance indescriptible. Le héros du jour, c'est Georges Peyroche, qui va quitter le club sur ce succès : « Je pars pêcher dans la Dordogne, mais ce n'est pas un adieu, ce n'est qu'un au revoir ». Dominique Baratelli, capitaine à la place du blessé Bathenay est ravi : « J'ai ressenti l'une des joies les plus profondes et les plus intense de ma carrière lorsque l'on m'a remis la Coupe de France. »

PARIS SAINT-GERMAIN - FC NANTES : 3-2 (1-2)
Coupe de France - Finale
Samedi 11 juin 1983 - Parc des Princes (46 203 spectateurs)
Arbitre : M. Vautrot.
Buts : Zaremba (3e), Susic (65e), Toko (82e) pour le Paris Saint-Germain, Baronchelli (17e), Touré (40e) pour Nantes.
Avertissements : Pilorget (61e), Fernandez (61e) pour le Paris Saint-Germain, Halilhodzic (61e), Adonkor (66e) pour Nantes.
Expulsion : Adonkor (89e).
PARIS SAINT-GERMAIN : Baratelli - Lemoult, Pilorget, Bathenay (c) (Dahleb, 50e), Col - Zaremba, Fernandez, Susic - Toko, Rocheteau, N’Gom. Entraîneur : G. Peyroche.
NANTES : Bertrand-Demanes - Ayache, Rio, Bossis (c), Bibard (Picot, 83e) - Adonkor, Tusseau (Muller, 73e), Touré - Baronchelli, Halilhodzic, Amisse. Entraîneur : J. Suaudeau.