Arthur Yapo : « les joueurs sont professionnels »

Pendant toute la période du confinement, Arthur Yapo, le préparateur physique du Paris Saint-Germain Handball, a dû œuvrer à distance afin de permettre aux Rouge et Bleu de s’entretenir physiquement. Il revient sur ces dernières semaines de travail.

Psg.fr : Comment s’est passé ton confinement ?
Arthur Yapo : Il s’est relativement bien passé. Il a parfois été long, mais aussi un peu stressant : j’ai trois enfants à la maison d'âges différents. Mais nous avons eu la possibilité d’avoir un accès à l’extérieur, ce qui a facilité les choses. Dans l’ensemble, tout va bien.

Comment as-tu gardé le contact avec les joueurs ?
Je leur envoyais des séances chaque semaine. Il m’arrivait de les appeler, mais je ne le faisais pas systématiquement. Je savais qu’il fallait parfois les laisser s’organiser par eux-mêmes. J’ai surtout beaucoup échangé avec Vincent Gérard et Adama Keita. Avec les joueurs hors de France, nous avons plus procédé par SMS. Mais ça a parfois dépassé le cadre professionnel, au vue du contexte. La situation était différente pour tout le monde. On peut dire que j’ai gardé un contact assez large avec l’effectif.

As-tu adapté ton programme au confinement, puisque les joueurs devaient rester chez eux ?
Effectivement, c’était un programme d’intérieur. Il y avait quelques exercices d’extérieur, puisqu’ils avaient la possibilité de sortir dans la mesure du possible, mais très peu. Comme ils ne pouvaient pas aller au-delà d’un kilomètre de chez eux, ça se limitait à une seule séance par semaine en dehors de leur domicile. Sinon, c’était principalement du travail cardio et renforcement musculaire dans un espace restreint. Il n’y a pas eu d’individualisation, c’était un programme général pour maintenir les qualités athlétiques.

A quoi ressemblaient ces exercices ?
Il y avait du gainage, des burpees, des montées de genoux, du jumping jack… On variait beaucoup sur les quantités, mais aussi sur les temps d’effort et les répétitions. C’était important de souvent faire des exercices différents pour ne pas créer de monotonie.

As-tu eu des retours de leur part sur ce programme ?
J’en ai eu quelques-uns… Notamment de certains joueurs confinés à l'étranger qui ont pu avoir accès à des salles de sport pour faire du travail plus approfondi. Je leur ai laissé la possibilité de le faire. Ça reste un confinement, donc quelque chose de pas très agréable, je ne voulais pas leur mettre trop de contraintes. Ce sont des professionnels, je leur fais confiance. Pour garder la forme, je sais qu’ils feront toujours ce qu’il faut.

Comment vont se passer les prochaines semaines pour la préparation physique ?
Pour l’instant, on continue de procéder de la même manière. Les joueurs auront un peu plus de sorties pour s’oxygéner et remettre en route les systèmes cardio-respiratoires et cardio-vasculaires. En juin, on reprendra un travail assez simple pour réveiller les articulations et les tendons. Ils auront également des batteries de tests et après, on pourra s’organiser.

Il s’agit déjà de préparer la prochaine saison ?
Oui et non… D’abord, il faut leur remettre le pied à l’étrier. Il faut refaire de ces sportifs de haut niveau des athlètes. Quand on est enfermé comme ça, sans la possibilité de faire l’activité habituelle, on perd sur plusieurs qualités physiques et athlétiques… Le mois de juin sera une préparation, mais pas celle de la saison prochaine. Cette période va nous aider à préparer le mois d'août.

Cette coupure peut-elle avoir une influence sur les carrières d’un point de vue physique ?
Si le travail est bien fait et de manière cohérente pour le joueur et qu’il a du monde autour de lui, je ne vois pas pourquoi sa carrière en pâtirait. Dans notre activité, il faut évidemment faire face aux blessures, ça fait partie du sport de haut niveau. Mais avec la préparation qu’on a mise en place avec les kinés , il n’y a pas de raison que ça n’aille pas. On fera le nécessaire pour que ça se passe le mieux possible pour toute l’équipe !

Crédits : J.Schlosser/PSG)