Marie-Antoinette Katoto : profession buteuse !

Du haut de ses 21 ans, Marie-Antoinette Katoto ne fait plus de mystère sur la planète du football féminin, mais en demeure un à elle toute seule. Petit bijou que le Paris Saint-Germain a la chance de polir en son sein depuis déjà plus de 10 ans, l’attaquante fait déjà figure de joueuse confirmée dans l’élite du football mondial.

Alors que la saison a été arrêtée à la 16e journée (en raison de la crise du Covid-19), l’avant-centre du Paris Saint-Germain a été sacrée meilleure buteuse du championnat pour la seconde année consécutive, avec la bagatelle de 16 buts inscrits en D1 Arkema, 23 toutes compétitions confondues.
« Ça fait vraiment plaisir ce titre. C’est une année particulière, s’arrêter comme ça, c’est particulier. Mais ce titre récompense quand même ma saison et c’est gratifiant », s’est félicitée la buteuse.

Un titre qui ne fait que confirmer les prémices d’une éclosion aperçue sur les terrains de l’élite la saison passée, avec pas moins de 26 réalisations toutes compétitions confondues.
Une saison idoine, aussi, pour répondre sur les terrains à ceux qui soulevaient des interrogations sur sa capacité à rebondir. C’est avec une force de caractère jusque-là pudique, que la native de Colombes a démontré qu’elle se nourrissait des épreuves pour se forger, des déceptions pour murir. Tant sur le plan sportif que mental, montrer que l’affect n’égratigne jamais ses performances et son exemplarité.
C’est d’ailleurs au mérite et à la rage de prouver, que Marie-Antoinette a retrouvé l’équipe de France cette saison, renouant avec des performances saluées sous le maillot des Bleues. Traverser les orages pour offrir une pluie de buts.

Élue deux années consécutives meilleure jeune joueuse du championnat par ses pairs, la n°9 s’est aussi servie de cette année charnière pour montrer que sa ténacité serait pérenne.
« C’est la suite logique de ma saison dernière. Le plus dur ce n’est pas d’être en haut, mais de continuer pour tout faire pour y rester », nous explique d’ailleurs l’intéressée.

De l’implication défensive à la finition soyeuse, de son explosivité dans les contres à ses dribbles, Marie-Antoinette Katoto a aussi su étoffer encore davantage son jeu : « Je continue chaque jour d’apprendre, je suis jeune et petit à petit, même si ce n’est pas naturel, j’apprends aussi à prendre des responsabilités. Je veux encore progresser.» Pour le reste, c'est l'instinct qui fait le travail : « Marquer, pour moi, c’est très intuitif. Je ne réfléchis pas vraiment quand je suis devant les buts.»

« Marie est impressionnante, c’est typiquement une attaquante moderne. Elle est capable à la fois de rester en renard des surfaces, mais aussi de pouvoir participer au jeu. Techniquement elle est adroite, elle est capable de prendre la profondeur, elle est top », avait d’ailleurs dépeint son homologue masculin, Kylian Mbappé, en marge du Classique féminin en décembre dernier.

Et si elle nous avait gratifié d’un superbe sombrero en finale de la Coupe de France qui a offert le titre aux siennes face à Lyon la saison passée, c’est un autre geste qu’elle retiendrait durant l’exercice 2019-2020 : « Mon but préféré cette saison, c’était ma talonnade face au PFC, après un beau travail de Kadidiatou », déclare celle qui avait aussi largement participé au festival offensif face aux rivales Marseillaises, avec un beau triplé (11-0).

Véritable fer de lance de son équipe, entourée de joueuses prestigieuses, elle forme avec Kadidiatou Diani et Nadia Nadim un trio qui n’est autre que la meilleure attaque francilienne sur ces 10 dernières années en termes statistiques. 

« Je me sens très bien dans cette attaque. Et j’espère qu’on va continuer à faire briller le Paris Saint-Germain le plus longtemps possible. Mon objectif, c’est de gagner des titres », a finalement conclu Marie, qui ne cache pas sa hâte de retrouver les terrains… Et les filets qui tremblent.

Et ça tombe bien, puisque si le Paris Saint-Germain a achevé prématurément son championnat sur la cruelle place de dauphin, les filles d’Olivier Echouafni sont bien qualifiées pour disputer les quarts de finale de la Womens Champions League, mais aussi la demi-finale de la Coupe de France. L’occasion, encore, pour Marie-Antoinette, d’offrir quelques étincelles à la Ville Lumière.