Laurent Leroy : « Il faudra de la sérénité et du courage »

Interviews

Il n’aura fallu en 2000 contre le Bayern Munich qu’une seule occasion à Laurent Leroy pour faire chavirer de plaisir le Parc des Princes. Un but indélébile, libérateur, plein d’audace et de sang-froid. L’attaquant nordiste remonte le fil du temps avant cette rencontre capitale.

Que devient Laurent Leroy en 2023 ?

En 2023, je compte faire aboutir des projets personnels, en gardant toujours un œil sur le football. En faisant par exemple du bénévolat dans des clubs amateurs avec des enfants.

Pour certains supporters, Laurent Leroy, c’est avant toute autre chose ce but contre le Bayern au Parc en 2000 dans les arrêts de jeu. Pouvez vous le raconter pour la jeunesse d’aujourd’hui qui ne l’a pas vécu en direct ?

C’était un moment magique pour moi. Il reste 5 minutes à jouer, l’entraîneur m’appelle. J’essaye de me concentrer. J’entre à 0-0 contre le Bayern en Ligue des Champions. Dans ma tête, je me dis que la seule occasion que je risque d’avoir,
il faut que je la mette au fond. Sur ma première situation, j’engage toutes mes tripes pour tenter de marquer le but décisif. Sur une passe, je frappe à bout portant, Oliver Kahn est battu et c’est la folie dans le stade, le public en liesse! Ça
m’a marqué et ça me marquera pour toujours.

La même année, il y a aussi votre triplé contre Lens, toujours au Parc ?

C’est le premier triplé de ma carrière devant mon public. On gagne le match 4-1, ce qui nous remet sur les rails pour une qualification en Ligue des Champions et confirme mon statut de chouchou auprès des supporters parisiens. C’était un match que je ne voulais pas perdre. Je viens du Nord. À l’époque, à mes débuts, j’ai
joué à Valenciennes mais j’aurais aimé signer à Lens. Mais c’est Cannes qui m’avait recruté finalement… Et donc, je voulais gagner ce match. Et ce jour-là, je suis titulaire. J’ai tout donné. La condition pour espérer rester dans le onze les
prochains matches.

Vous avez dû batailler pour être titulaire au PSG. Quels souvenirs gardez-vous de vos années parisiennes ?

C’était très difficile d’être titulaire à Paris, avec tous ces grands joueurs… Quand je suis arrivé, il y avait Marco Simone, Loko, Ouédec, Ronaldinho, Okocha… Ce n’était pas évident de se faire une place. J’ai travaillé dur tous les jours à l’entrainement. Marco Simone m’a appris beaucoup de choses. Il était toujours là derrière moi à me conseiller. Je n’ai jamais baissé les bras. Quand tu veux t’imposer chez les professionnels, il ne faut rien lâcher. Mon envie était exactement la même, que je joue 5 minutes ou titulaire. Je garde de très bons souvenirs du Parc, où j’ai connu de grosses ambiances. Et c’était une fierté de jouer pour un tel club!

D’où vous venait cette abnégation, ce désir de ne jamais rien lâcher ?

J’avais un tempérament obstiné, je ne voulais rien lâcher, je me concentrais au maximum pour être titulaire. Je savais que c’était une chance pour moi d’être dans ce club et c’est pour cela que je donnais absolument tout.

Revenons au présent. Ce match contre Munich est évidemment un match capital
dans une saison très dense, surtout en ce mois de février. Comment faut-il l’aborder pour ne pas avoir de regrets ?

Il faudra entamer ce match avec de la sérénité et du courage. C’est vrai que c’est un calendrier plutôt compliqué entre le championnat et la Ligue des Champions, sans oublier les blessures. Mais tout est possible avec ce groupe! La
clé? Il faudra bien rentrer dans ce match, profiter de chaque occasion et de chaque erreur du Bayern… Il faudra retrouver de la sérénité, de la confiance et c’est le match idéal pour ça.

Votre pronostic pour ce PSG - Bayern ?

Je dirais 2-0 pour Paris. Dont un but de Laurent Leroy… Non, je plaisante. Je vois un 2-0. C’est à dire un but de plus qu’en 2000 (rires). Allez Paris !!