Juan Bernat : « Dans les moments difficiles, mes coéquipiers m'ont soutenu »

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De retour sur les terrains après une lourde blessure, Juan Bernat s’est confié au micro de PSGTV sur cette année de convalescence si particulière et les émotions qui ont pu accompagner son come-back.

Tout d’abord, on va revenir sur ta blessure et cette période éloignée des terrains. Comment as-tu vécu cette année difficile ?

Ça a été une très longue année et il y a eu des moments très difficiles pendant toute ma convalescence. Une semaine après la première opération, j'ai dû rester à l'hôpital pendant cinq jours, puisque j’ai eu une infection. Puis, plus tard en avril, j'ai dû subir une nouvelle opération pour nettoyer un peu le genou, car j'avais une fibrose. C'est un processus très long et au début je ne l'ai pas bien pris, mais j'étais très motivé. C'était comme un défi pour moi. Au final, il faut accepter les blessures, qui sont le pire aspect du football. Je l'ai accepté et j'ai travaillé très dur. Je n’avais qu’une seule chose en tête : travailler pour revenir à mon niveau. Puis il y a des moments qui sont plus compliqués quand on est sur le point de revenir, mais finalement non, et forcément ce sont des coups durs. Et à ce moment-là, j’ai pu compter les gens qui m’entourent, mes coéquipiers ici, ma famille, mes amis. Avec eux, ça devient beaucoup plus facile.

Justement, comment as-tu vécu l’éloignement avec le groupe ?

Il y a eu des moments où forcément je me suis senti un peu plus seul, quand je devais m'entraîner seul en salle avec le physio, que je ne pouvais pas participer la dynamique de groupe, mais les fois où je les ai vus, la vérité c'est qu'ils m'ont toujours donné beaucoup d'amour. Dans les moments difficiles, mes coéquipiers m'ont beaucoup soutenu, en me demandant ce que je faisais, comment je m'en sortais, comment je me sentais. C’est normal dans ces moments où l'on arrête de faire ce que l'on a fait toute sa vie, de se sentir un peu vide. Mais la vérité c’est que les gens autour sont là pour vous donner beaucoup de force.

On imagine qu’il y a aussi des peurs qui accompagnent la reprise ?

Oui, forcément. Au début je me posais beaucoup de questions… Quand est-ce que je vais revenir, si je vais revenir à mon meilleur niveau, si mon genou va me gêner, comment je vais le retrouver…. Mais en fin de compte, je pense qu'il n'y a qu'une seule chose à laquelle il faut penser, c'est de se rétablir ou de récupérer le plus vite possible et aussi bien que possible. Et puis quand on recommence à courir, le genou n'est pas encore prêt et on ressent encore des choses. C’est logique que ça fasse peur. Au final, j’ai traversé un long processus, avec des douleurs, et c’est normal d’avoir toujours cette peur-là. Petit à petit, en prenant confiance au cours des entraînements, en faisant plus de choses, ça disparaît. Et puis il y a la peur de penser au niveau auquel on va être après la blessure. Il faut de la force mentale pour se sortir ça de la tête et penser à ce que l'on avait fait avant la blessure et se dire que l'on va retrouver ce niveau. C'est la clé !

Et puis si tu avais besoin de confiance, te club t’en a donné… Tu as en effet été prolongé en mars dernier de 4 années supplémentaires !

Oui, c’est très vrai. Le club m'a donné sa confiance à ce moment-là. Je tiens à remercier le club pour ce geste. La vérité, c'est qu'en fin de compte, j'ai eu une blessure importante au cours de ma dernière année de contrat et pourtant, ils m'ont fait confiance, ils me l'ont dit et ils ont voulu me prolonger. Et franchement à ce moment-là, ça m’a redonné encore plus de motivation et d'énergie. Je suis très, très, très reconnaissant au club pour cette confiance.

Et tu as reçu aussi énormément de marques de soutiens de la part des supporters à ton retour, mais aussi de tes coéquipiers !

Oui, j’ai toujours senti qu’ils m'ont beaucoup soutenu, ils m’ont donné beaucoup d'affection et j’ai toujours essayé de leur rendre sur le terrain. Pour mon retour face à Angers, l'émotion était très forte. J'ai les poils qui se dressent, quand je repense à ce moment. Au final, j’ai attendu 13 mois sans pouvoir rejouer. Et ça restera un jour que je n'oublierai jamais, dès l'instant où je suis entré sur le terrain. La foule entière m'a applaudi, a scandé mon nom. J’étais vraiment ému. C'était quelque chose d'incroyable et je veux les remercier pour tout, pour toute l'affection qu'ils me donnent.


Et puis à la fin de la rencontre, tous mes coéquipiers qui étaient sur le terrain à ce moment-là sont venus me voir pour me féliciter. Ils étaient heureux pour moi parce que j'étais de retour et c'est un geste qui m’a vraiment touché.

Comment t’es-tu senti sur le terrain après tout ce temps ?

Au bout du compte, ça faisait 13 mois que je n'avais pas joué de match, mais je m’étais entraîné pendant un mois et demi, deux mois avec le groupe, mais c'est évidemment différent entre un entraînement et un match et ça se sent. Quand le match s'est terminé, le lendemain, j'ai senti à nouveau mes jambes fatiguées, les sensations, mais la vérité c’est que je voulais vraiment le sentir, j’avais envie d’avoir toute la fatigue d’un après-match, me sentir fatigué, me sentir mort. J'ai ressenti ça à nouveau. Ça veut dire que je suis de retour.