Communions inoubliables : Les matches qui ont fait basculer le Parc

Le jour où… Paris a remporté son 1er titre dans l’élite

1982 / Paris - Saint-Etienne (2-2, 6 t.a.b à 5)

Le soir du 15 mai 1982, l’affiche est de rêve au Parc des Princes. Le public est au rendez-vous pour supporter avec ferveur les 22 acteurs. Le PSG de Dominique Rocheteau va défendre chèrement sa peau face à l’ASSE de Michel Platini, qui joue ce soir-là son dernier match avec les Verts. Le meneur de jeu rejoindra la Juventus la saison suivante. En guise d’adieu, il veut offrir une Coupe de France à son club. Les coéquipiers de Dominique Bathenay désirent quant à eux offrir à leurs supporters une première grande ligne au palmarès du jeune club. L’ambiance est celle des grands rendez-vous et les deux équipes se livrent à fond, toutes les deux poussées par la fièvre de leurs supporters. Le Parc rugit une première fois quand Nambatingue Toko ouvre le score à la 58e… Puis c’est au tour de Platini de briller avec un doublé (76e et 99e). Les prolongations sont intenables et le 12e homme parisien continue à donner de la voix. A la 120e, l’improbable se produit : Dominique Rocheteau, ancien de la maison verte, fait exploser le Parc en égalisant à la dernière seconde ! Les supporters envahissent de joie la pelouse, Borelli exulte. Embrasse le terrain. La communion du peuple parisien est totale autour de son équipe. La séance des tirs au but, remportée 6 buts à 5, confirme que la soirée restera parisienne à jamais. L’histoire débute.

Le jour où… Paris a renversé le sort

1997 / Paris - Steaua Bucarest (5-0)

Dans un Parc des Princes en ébullition et prêt à lutter avec son équipe pour effacer l’injustice du match aller (0-3 sur tapis vert pour une faute administrative), les hommes de Ricardo ont donné rendez-vous à l’histoire. Dans les tribunes, les supporters donnent de la voix, entonnent les refrains et mettent déjà la chair de poule. Les tribunes Boulogne et Auteuil entraînent avec elles les 43 000 supporters présents. Les Roumains savent que la soirée sera longue en pénétrant sur la pelouse dans une enceinte surchauffée. Et Raí leur confirme dès la 2e minute de la rencontre en ouvrant le score sur penalty ! L’ambiance est indescriptible, la pluie ajoutant encore une once de folie au match. Poussés par le Parc des Princes, les offensives parisiennes déferlent sur le but de Ritli, notamment grâce à l’activité sur le flanc droit de Jimmy Algerino, remonté comme un coucou. Et à la 23e, un nouveau but de Raí, de la tête sur un corner de Leonardo, ne laisse que peu d’espoirs au Steaua… Multipliant les offensives, les Parisiens roulent véritablement sur leurs adversaires du soir dans une ambiance de folie. Qui monte encore d’un cran quand Marco Simone et Florian Maurice creusent l'écart. 4-0 à la pause, la mission est en bonne voie, reste à achever le travail. « On peut rentrer dans l’histoire ! Je sens un truc, une ferveur, le parfum de la victoire » avait lancé Raí avant le match. C’est lui qui marquera le dernier but de cette inoubliable rencontre qui entrera effectivement dans l’histoire…

Le jour où… Paris retrouva sa fierté

1999 / Paris - Marseille (2-1) 

Ce soir du 4 mai 1999, les hommes de Philippe Bergeroo affrontent des Marseillais en tête du Championnat de France, à la lutte avec Bordeaux. A 3 journées de la fin du championnat, tout est encore à faire au classement, que ce soit en haut de tableau ou pour le maintien. La dernière victoire en championnat face à l’OM remonte au 21 avril 1990, autant dire que les supporters parisiens sont derrière leur équipe… Près de 50000 spectateurs sont présents au Parc des Princes pour ce match. C’est Florian Maurice qui ouvre le score à la 21e minute et exulte devant son ancien public. Généreux, les supporters parisiens n’abandonnent pas leurs joueurs malgré une saison difficile et continuent à donner de la voix, sous l’impulsion des tribunes Boulogne et Auteuil. Les offensives sont parisiennes. Ne manque que l’efficacité. La bataille italienne entre Fabrizio Ravanelli et Marco Simone va tourner à l’avantage du second qui égalise d’une magnifique frappe placée à la 84e ! Le Parc est en feu, grâce à ses virages. Dans une ambiance survoltée, Peter Luccin perd un ballon dans sa partie de terrain quelques minutes plus tard. Laurent Leroy récupère et Mickaël Madar envoie une superbe passe, puissante et précise, dans la course de Bruno Rodriguez. Après un bon contrôle dans le sens du but, l’attaquant dribble Stéphane Porato et fait exploser le stade. Neuf ans de disette qui s’évapore dans la chaleur du Parc.

Le jour où… Paris se sauva dans la douleur

2008 / Paris - Saint-Etienne (1-1)

37e journée du championnat 2007-2008. Le Paris Saint-Germain joue sa survie en Ligue 1 face à l’ASSE. La tension est à son comble, l’émotion aussi : c’est le dernier match de Pauleta sous les couleurs parisiennes. Les Verts sont quant à eux sur une série de 8 matches sans défaite avant ce déplacement au Parc et se présentent dans un costume de futur européen. Les virages parisiens se font entendre pour donner du courage à l’équipe. Juste avant la pause, des Stéphanois ambitieux prennent l’avantage par leur capitaine Loïc Perrin après une action de Payet. La pression monte au Parc. Le public soutient ses joueurs dans la douleur. Et à la 59e minute, explosion de bonheur avec l’égalisation surpuissante de Jérémy Clément qui met toute sa hargne dans la frappe, comme un symbole. Le score ne bougera plus malgré quelques frayeurs. Les supporters se rappelleront longtemps de la communion ce soir-là. La douleur aussi forgent des souvenirs forts, et fait partie ensuite de l’ADN d’un club. Cette saison 2007-2008 restera dans les mémoires parisiennes. Et cette soirée au Parc en sera un symbole.

Le jour où… Paris trouva sa référence

2014 / Paris - Barcelone (3-2)

En 2014, le PSG a encore ce désir fort de s’offrir une soirée référence en Europe, dont les derniers frissons sont trop lointains. L’équipe de Laurent Blanc attend cette confrontation avec le Barça de pied ferme. Les deux formations sont très belles sur le papier et sont prêtes au combat. Comme le public, qui se fait douzième homme pour ce match de poule en Champions League. L’ambiance est déjà chaude en début de match et cela monte d’un cran dans le premier quart d’heure. David Luiz s’offre son premier but en Rouge et Bleu à la 10e minute, Messi égalise une minute plus tard… Scénario de grand soir. La soirée est définitivement spéciale quand “Petit Hibou”, Marco Verratti marque de la tête sur corner à la 26e minute… Le match vire à la folie. Le bruit sourd du parc éteint les commentateurs de la rencontre. A la pause, Paris mène 2-1 face au grand Barca de Messi, Iniesta… et Neymar. Et les hommes de Laurent Blanc vont continuer leur match parfait en seconde période, montrant une énorme solidarité tant offensive que défensive. Portés leur public, les coéquipiers de Maxwell vont montrer beaucoup de caractère dans cette rencontre.

Déjà pour aller marquer un troisième but par Blaise Matuidi (55e) puis pour résister aux Catalans après la réduction de l'écart immédiate signée Neymar (56e). Les supporters parisiens se mettent à défendre avec leur équipe et amènent chaque joueur parisien au dépassement de soi. Symbole de cette solidarité, le sauvetage incroyable de Marquinhos sur une frappe de Jordi Alba à la 82e. La rage du défenseur brésilien trouve écho dans les tribunes du Parc des Princes. Au coup de sifflet final, le stade libère sa joie. Enfin, le Paris Saint-Germain revient dans la cour des très grands. Son peuple réuni comme un seul homme autour de ses joueurs.