Ciao Marco, merci pour les émotions

L’heure est venue de signer nos aurevoirs à Marco Verratti, l’un des joueurs les plus emblématiques de l’histoire du Paris Saint-Germain. L’occasion pour nous d’écrire ces quelques lignes.

« Italien et Parisien, le talent d’un magicien, Marco Verratti »
On se rappelle ces chants, qui résonnaient entre les rangs des supporters pour scander le nom de l’Italien. Peut-être ceux qui résument le mieux ce qu’était devenu notre Marco, comme un monument parisien sur la place d’Italie.

Difficile, de se contenter de quelques lignes pour résumer plus d’une décennie de paillettes dans les crampons d’un artiste. Difficile de se contenter de photographier l’instant, de conserver un moment, ou choisir un geste, tant ils ont été nombreux à alimenter le grand livre de l’histoire parisienne de Verratti. On a tout connu du petit hibou : les rires et les larmes, les bonheurs et les cicatrices, le spectacle et la rage. Les moments de grâce, surtout.

On a jonglé, aussi, entre la candeur de sa jeunesse, et l’expérience acquise au gré des années. Une forme de fraicheur, que l’on retrouvait autant dans sa personnalité, que dans l’audace de son jeu. Marco était unique, et le restera. Combien de fois a-t-il fait lever la tribune, en jouant avec le feu dans les plus petits espaces ? Marco a souvent allumé la mèche, sans jamais se brûler les ailes.

Et puis Marco, c’était un menu alléchant : ces petits bonbons distillés vers l’attaque, ces prises de risque insolentes, et ce talent vertigineux pour caresser le cuir. Celui qui n’a jamais su célébrer ses buts, mais sait ô combien envoyer tous ses partenaires sur orbite pour trouver la moindre brèche. En témoignent d’ailleurs ses 57 caviars, et ses 311 passes avant un tir d’un partenaire.

Il faut dire que depuis son arrivée en 2012 en provenance de sa ville natale de Pescara, le petit bijou a été poli par la ville lumière. Dans l’ombre d’Ibrahimovic, de Pastore et de Thiago Motta, l’espoir italien y est devenu un cador. Milieu infatigable, travailleur acharné, roi de l’interception et expert dans l’art de grignoter les crampons de ses adversaires pour récupérer le ballon, le n°6 a dévoré tous ceux qui tentaient d’annihiler sa soif de ballons. Le chiffre étourdissant de 1675 ballons récupérés reste aujourd’hui un exemple à suivre.

Maitre à jouer, plaque tournante…Trouvez les qualificatifs qui vous conviendront, Marco s’offre la stat : avec plus de 90 ballons touchés en moyenne par match depuis 10 ans, absolument aucun joueur parisien n’a fait mieux que lui. Ni aucun autre joueur de Ligue 1 depuis qu’il y a mis un pied, d’ailleurs. Collectionner les records d’activité sur le rectangle vert est un talent comme les autres pour le petit hibou.

Tous ses adversaires vous le diront : voir Marco sur un terrain n’était une partie de plaisir que pour ses coéquipiers. Verratti a toujours été altruiste, impliqué, combatif. Son mantra : jouer dans les plus grands rendez-vous comme on joue au quartier : avec une passion dévorante. Marco respecte tant le football qu’il ne choisissait ni les adversaires, ni les compétitions pour avaler les kilomètres et faire honneur au blason. Un seul maitre mot : l’engagement. À déraison parfois, mais il était ainsi... Entier. On ne pourra que le remercier, d’avoir donné tant d’abnégation à ce maillot et toujours respecté ces couleurs, ne laissant jamais sa détermination s’éroder avec le temps et les aléas de la vie d'un club.

Et puis, au-delà de son talent, de son audace, et de son investissement, l’international italien est aussi devenu un phare dans le paysage parisien. Deuxième joueur le plus capé de l’histoire du Paris Saint-Germain (416 matches), cette décennie dans la Ville lumière a fait de lui le joueur le plus ancien de l’effectif et celui ayant remporté le plus de matches européens sous le maillot Rouge et Bleu (47 victoires). C’est simple, aucun autre joueur n’a savouré davantage de victoires que lui depuis la création du club, lui qui a célébré à 295 reprises sous ce maillot… Alors ce n'est pas trahir l'histoire que de le faire entrer au panthéon Rouge et Bleu.

Sans compter ses 16 Classiques remportés face au rival marseillais, un record absolu dans la peau d’un Parisien. Et que dire de son palmarès – 30 titres - qui en fait le joueur le plus titré du football français… Il reste d’ailleurs à ce jour le premier joueur de l’histoire du championnat de France à être sacré à 9 reprises, marquant au fer rouge sa trace dans le football tricolore.

Alors merci Marco. Merci à ce petit Italien de 19 ans, cueilli de sa terre natale pour s’enraciner dans notre capitale, et nous gratifier de sa passion. Merci pour avoir vécu les hauts comme les bas avec nous. Pour les émotions. Pour ce rire franc. Et tu sais quoi, merci aussi pour les cartons jaunes, car ils faisaient partie de toi. Tu resteras un enfant terrible venu à Paris, pour y devenir une légende.

Grazie di tutto !