Carlos Bianchi : «Le Parc des Princes, c'était mon jardin !»

À l'occasion du 50e anniversaire du club de la capitale, PSG.FR vous propose de replonger dans l'histoire du Paris Saint-Germain à travers les témoignages de ceux qui ont écrit l'histoire des Rouge et Bleu. Aujourd'hui, Carlos Bianchi - le redoutable buteur argentin au club de 77 à 79 (71 buts en 80 matches) - évoque ses souvenirs.

La première fois que vous rencontrez Paris, c'est avec Reims en Coupe de France. Le Parc est plein. Le PSG joue alors en deuxième division. Vous souvenez vous de ce match où Reims avait gagné 5-0?
«Je me souviens de ce match, car le Paris Saint-Germain qui était en deuxième division venait d'éliminer deux équipes de première division. Je me rappelle de cet évènement parce que l'on a fait le match parfait. Il y avait déjà une très bonne équipe du Paris Saint-Germain et j’ai réussi à marquer un triplé.»

Pour la petite anecdote vous signez au Paris Saint-Germain le 23 juin 1977 et à l’époque, Daniel Hechter, qui était le Président, avait fait un appel à une souscription pour financer des transferts. On se souvient d'un donateur particulier. C’était Henri Salvador, qui avait donné plus de 40 mille francs pour votre arrivée.
«Je me rappelle qu'on s'est mis d'accord à Saint-Tropez avec Daniel Hechter. C’était quelqu'un d'ambitieux. Quelqu'un qui a mis de l'argent de sa poche pour le club et quelqu'un pour qui j'ai beaucoup de respect.» 

Il y a un match contre Nice où vous perdez 3-0 (01/10/1977), vous ratez un pénalty, il y a quelques sifflets au Parc des Princes. Quinze jours après, PSG-Troyes (8-2, le 14/10/1977) vous marquez un quadruplé. C'est pour vous l'un des plus beaux matchs au Parc des Princes ?
«Oui, j'ai tout réussi ce jour-là . J'avais la chance d'avoir des coéquipiers qui me donnaient des bons ballons. J'essayais de bien me débrouiller aussi. Lors de ce match je crois que j'ai marqué un but de 30 mètres, une frappe très lointaine. C'est l'un des plus beaux buts que j'ai marqué au Paris Saint-Germain.»

Quelques semaines plus tard vous affrontez Saint-Etienne au Parc des Princes avec une victoire 4-1 à la clé (09/11/1977). Généralement, dans ce genre de match, le PSG arrivait à se transcender. Comment expliquez-vous que le PSG gagnait contre les gros et perdait souvent contre les petits ?
«Parce qu'on se concentrait peut-être plus. Et vous savez une chose, le jour de cette victoire 4-1, l’entraîneur de la sélection argentine, (Cesar Luis) Menotti, est venu me voir. Et cette année-là , j'ai marqué 37 buts (meilleur buteur du PSG sur une saison en championnat jusqu'aux 38 buts de Zlatan Ibrahimovic, lors de la saison 2015/2016). Et lors de ce match je marque un but. Maintenant quand on me demande pourquoi Menotti ne m'a pas sélectionné pour la Coupe du Monde. Je dis que j'ai marqué trop de buts.»

La saison suivante 78-79. Votre deuxième au Paris-Saint- Germain, le club recrute Bathenay et Baratelli qui sont des internationaux. Est-ce que justement, vous vous êtes dit que c’était la bonne année pour viser l’Europe ?
«Oui, mais viser l'Europe à cette époque-là, ce n’était pas facile. Aujourd'hui, le quatrième et le cinquième du championnat ont accès à l'Europe ainsi que le vainqueur de la Coupe de France et celui de la Coupe de la Ligue. À l’époque, ce sont de très bons joueurs internationaux qui venaient renforcer l’équipe. Mais lors de mes deux saisons nous avons fini 11e et 13e. Je ne comprends pas pourquoi nous avons eu ce genre de résultats, car nous avions de très bons joueurs. On avait une équipe équilibrée, mais ça ne tournait pas.»

Passons à cette nouvelle génération. Comment voyez-vous l'avenir du club ?
«Moi, je suis convaincu que tôt ou tard, le Paris Saint-Germain va être champion d'Europe. Tous les ans je me répète, le Paris Saint-Germain a autant de chance d’être champion d'Europe que tous les autres favoris.»

Qu'est-ce qui vous a le plus marqué lors de votre passage au Paris Saint-Germain ?
«Le Parc des Princes. C’était mon jardin ! J'en garde de magnifiques souvenirs.»