Coup d'oeil sur Göppingen

Un pilier du handball allemand 

L’histoire de Göppingen remonte à près de 130 ans, et révèle l’un des clubs les plus historiques du handball outre-Rhin.  L’âge d’or de la formation allemande prit place entre 1950 et 1970, sous l’influence du légendaire Bernhard Kempa. D’abord entraîneur-joueur entre 1947 et 1957 puis entraîneur à temps plein à travers deux passages jusqu’au début des années 1970, il a aidé Göppingen à remporter non seulement neuf championnats d’Allemagne, mais également deux Ligues des Champions (1960 et 1962). 

Le départ de celui qu’on surnommait Monsieur Handball provoqua toutefois une lente descente aux enfers, avec plusieurs relégations et une fusion rapidement avortée, avant un retour en Bundesliga en 2001. S’ils n’ont jamais réussi à faire mieux qu’une cinquième place en championnat depuis leur retour, ils ont toutefois brillé sur la scène continentale en ajoutant trois Coupes de l’EHF à leur palmarès. Des sacres qui rappellent des souvenirs amers aux Français, puisqu’ils avaient battu Dunkerque en finale en 2012, puis Nantes quatre ans plus tard après avoir déjà écarté Chambéry lors du tour précédent. Les trois dernières saisons ont toutefois été plus délicates, finissant 15e à deux reprises puis 12e de Bundesliga lors du dernier exercice.

Un mercato simple et efficace

Malgré des moyens limités, Göppingen a fait preuve d’ingéniosité sur le marché des transferts pour combler les départs. En défense, l’international norvégien Kristian Saeveraas est venu remplacer Bart Ravensbergen, coéquipier de Luc Steins avec les Pays-Bas. Le portier de 29 ans arrive avec une solide expérience, et a notamment déjà croisé la route du club de la capitale lors de la saison 2019-2020 sous les couleurs d’Aalborg. 

Sur le couloir gauche, Göppingen a réalisé une bonne affaire en signant l’international allemand Martin Hanne, qui quitte ainsi son club formateur d’Hanovre sept ans après ses débuts en professionnel. Il aura la lourde tâche de combler le départ de Josip Sarac. Élément fort de la sélection croate, il avait également croisé la route des Rouge et Bleu lorsqu’il évoluait encore à Celje, entre 2018 et 2020. Un départ reste toutefois à combler : celui d’Andreas Flodman. L’ancien ailier droit d’Aalborg est rentré dans sa Suède natale après deux saisons à Göppingen, et laisse ainsi un vide sur le flanc droit. 

Un effectif mêlant expérience et promesses d’avenir 

Benjamin Matschke peut compter sur un effectif complémentaire qui allie expérience et talents prometteurs. Dans les cages notamment, la nouvelle recrue Kristian Saeveraas aura le rôle d’encadrer le jeune international espoir allemand Julian Buchele. En défense, le côté gauche est marqué par la jeunesse, avec les présences d’une autre recrue, Martin Hanne (24 ans), qui luttera pour sa place aux côtés du talent local Oskar Neudeck (23 ans) et du Danois Viktor Klove (23 ans). Un vent frais et prometteur qui contraste avec l’expérience présente côté opposé, marquée par les présences d’Erik Persson et de David Schmidt, respectivement internationaux suédois et allemands. Totalement renouvelé l’été dernier, le poste de pivot a nécessité un certain temps d’adaptation malgré l’expérience internationale de Ymir Gislason et de Ludvig Jurmala. Mais le duo a désormais plus que jamais trouvé ses marques, et pourrait se révéler comme une menace pour nos Rouge et Bleu.

La saison passée, Benjamin Matschke a clairement basé sa tactique sur des attaques venant du flanc gauche. Pour cause, Marcel Schiller n’a rien perdu de sa superbe, trouvant le chemin des filets à 151 reprises. Véritable légende locale, l’international allemand de 33 ans s’apprête à entamer sa 13e saison sous les couleurs Vertes et Blanches. Sur le flanc droit cependant, le départ d’Andreas Flodman est un coup dur. La formation allemande ne peut désormais plus que reposer sur Franko Lastro, jeune international autrichien de 22 ans qui peut manquer d’expérience. 

C’est ainsi dans l’axe que Matschke espère pouvoir faire la différence. Aussi talentueux dans la passe que dans le dernier geste, Ludvig Hallback sera à surveiller, et retrouvera un visage familier, puisqu’il évoluait à Bjerringbro-Silkeborg avec Mikkel Lovkvist il y a encore deux ans. Auteur de 128 buts en Bundesliga, il s’est imposé, à seulement 24 ans, comme le couteau suisse de l’effectif vert et blanc.