Je me sens plutôt détendu, je suis sur une bonne lancée.
À l’approche du championnat de France, les sensations sont bonnes. Pour Dayyan Boulemtafes, la dynamique récente apporte de la sérénité. Les compétitions se sont enchaînées, les repères sont solides, et la confiance est là. « J’ai beaucoup combattu ces derniers temps. Je pense que je suis sur une bonne lancée. Le championnat de France, c’est la concrétisation, et j’espère vraiment faire un bon résultat. »
À cette sérénité répond l’envie de bien finir l’année, clairement assumée par Fares Mekhoukh. « Je me sens bien, je me sens prêt. J’ai envie de finir l’année sur une bonne note. » Numéro 1 à la ranking list en -100 kg et médaillé de bronze l’an passé, il avance avec un objectif précis. « Forcément, cette année, je veux aller chercher ce titre. »
Kelvin Ray, lui, parle surtout d’impatience. Champion de France juniors en titre, médaillé de bronze aux championnats de France seniors l’an dernier et engagé dans une nouvelle catégorie, il aborde cette échéance avec envie. « J’ai vraiment hâte d’y être. C’est la dernière compétition de l’année, donc j’espère finir de la meilleure des manières. »
Ça me fait quelque chose de combattre ici. C’est incroyable !
Si l’enjeu sportif est central, le lieu donne à cette édition une saveur particulière. Pour Fares Mekhoukh, combattre à Saint-Étienne représente quelque chose de spécial. « Ça me fait quelque chose de combattre ici. C'est incroyable ! Une grande partie de ma vie est à Saint-Étienne. C’est là que j’ai commencé le judo, que j’ai fait mes études. Je n’aurais jamais pensé disputer un championnat de France 1ère division à domicile. Je suis aussi content de voir le judo mis en lumière ici. J’ai envie de bien faire devant le public, devant les Stéphanois, je vais tout donner. »
Dayyan Boulemtafes partage ce lien fort avec la région. Originaire de Givors, il combattra à une trentaine de minutes de chez lui. « Je suis très proche de la région. Ils m’ont grandement accompagné dans mon projet de haut niveau, de mes débuts, jusqu’à mes années juniors. Je suis très attaché à ce territoire, ça représente beaucoup pour moi de combattre ici. »
Pour Kelvin Ray, ce retour à Saint-Étienne a une dimension presque fondatrice. « Je suis né ici, j’ai grandi à cinq ou dix minutes de là. C’est ici que mon histoire avec le judo a commencé. J’ai débuté le baby judo avec mon père et j’ai combattu pour le club de Saint-Étienne. »
Ils vont être nombreux, et je sais que ça peut faire la différence.
Combattre à domicile, c’est aussi sentir une énergie différente dans les tribunes. Kelvin s’y projette déjà. « Toute ma famille vit ici. Ils seront au moins une cinquantaine. Sur des combats longs ou des séquences difficiles, ça peut vraiment faire la différence. » L’ambiance promet d’être animée. « Ils ont préparé des pancartes, ils sont à fond. Moi, j’aime bien, ça me booste. J’ai envie de me servir de ce home advantage, de défendre mon territoire en quelque sorte. »
Dayyan compte lui aussi sur ce soutien. « J’ai beaucoup de famille qui vont venir, des amis d’enfance. Je sais qu’ils vont être très présents, et ça va être un vrai moteur. » Plus qu’une pression, il y voit une force supplémentaire. « J’ai envie de m’appuyer là-dessus pour faire la plus belle journée possible. Je veux me faire plaisir sur cette compétition, mais aussi rendre fier ceux qui ont mis beaucoup de choses en place pour que je puisse m’épanouir au plus haut niveau.»
Chez Fares, gestion différente mais tout aussi personnelle. « Mes parents suivent toutes mes compétitions, ils sont à fond derrière moi. Mais je préfère qu’ils ne soient pas là physiquement au début pour être totalement libéré. » Un compromis a quand même été trouvé. « On a fait un deal : si je me qualifie pour les phases finales, ils viendront. Ils habitent à dix minutes, donc c’était important aussi pour moi qu’ils profitent de la fête. »