Messaoud Dris, une septième place pour grandir

Trente-deuxième mondial au coup d’envoi de ces championnats du monde, l’Algérien du PSG Judo s’est offert un joli coup de projecteur à Doha en s’avançant jusqu’aux quarts de finale des -73kg. Et ce n’est que le début pour le natif d’Oran, seulement âgé de vingt-et-un ans.

À la lecture de son tirage au sort, la donne était claire : deux premiers combats à sa portée pour mériter d’affronter le Mongol Tsogtbaatar Tsend-Ochir et son dossard rouge de champion du monde en titre. L’ancien champion d’Europe arménien Ferdinand Karapetian s’envolait ainsi sur son kata-guruma (roue autour des épaules, NDLR) au premier tour, imité une heure plus tard par le Finlandais Valtteri Olin, renvoyé aux vestiaires après à peine une minute de duel.

Messaoud Dris (mai 2023) 2

Le Mongol était lui aussi exact au rendez-vous de ce huitième de finale, que Messaoud Dris prenait par le bon bout d’un mouvement lancé à genoux qui surprenait son adversaire, mené d’un waza-ari après seulement vingt secondes d’affrontement. S’il recollait assez vite au score, le tempo imprimé par le Parisien faisait des dégâts et les pénalités s’accumulaient côté mongol jusqu’à l’élimination. Un véritable coup de tonnerre qui ne surprenait pas vraiment le principal intéressé. « J’étais vraiment venu ici pour décrocher une médaille, je m’étais vraiment entraîné pour ça et j’étais prêt à en découdre sur ces championnats du monde, où je sais que la concentration est primordiale. »

Messaoud Dris (mai 2023) 1Malheureusement pour lui, son quart de finale contre l’Italien Manuel Lombardo, vice champion du monde 2021 dans la catégorie inférieure, tournait vite court, le Transalpin jugulant parfaite l’énergie de Dris pour l’impacter à deux reprises afin de poursuivre sa route vers une nouvelle finale. Reversé en repêchages, le judoka Rouge et Bleu avait de nouveau fort à faire face au Canadien de vingt-neuf ans Arthur Margelidon, treize podiums sur le circuit international depuis 2017. Les débats étaient équilibrés mais, sur un petit fauchage intérieur qu’il essayait avec vigueur de contrer, Messaoud Dris se retrouvait sur le dos pour un waza-ari qu’il ne parvenait pas à remonter. Pour ses deuxièmes championnats du monde, c’est donc une septième place qui vient couronner l’admirable parcours de l’Algérien, champion d'Afrique 2022, sur qui les regards des adversaires ne vont pas manquer d’évoluer désormais. « Cette septième place me donne de l’espoir pour la suite, et notamment en vue des Jeux olympiques de Paris de l’an prochain, où je compte bien accrocher le podium. Pour cela, je sais que je vais encore pouvoir continuer de compter sur le soutien du Paris Saint-Germain, qui m’offre de l’expérience et de la maturité avec son collectif de champions. »