Marie-Ève Gahié, c’est fort !

Engagée en -70kg, la championne du monde 2019 a retrouvé le goût de la victoire ce week-end lors du Grand Chelem de Turquie. Une performance particulièrement importante en vue des sélections pour les championnats d’Europe à venir fin avril. Faiza Mokdar (-57kg) et Alpha Djalo (-81kg) terminent eux à la septième place.

L’image a beaucoup frappé les observateurs avisés. Et si samedi, lors du Grand Chelem d’Antalya (Turquie), Marie-Ève Gahié avait retrouvé le niveau qui lui avait permis de remporter le titre mondial il y a trois ans à Tokyo ? Forte d’un impact physique terrible pour ses adversaires, tranchante, lucide, la judokate Rouge et Bleu a tout emporté sur son passage. Y compris l’autre Française de la catégorie, Margaux Pinot (titulaire aux JO l’année dernière et victorieuse du Grand Chelem de Paris en février, NDLR), en demi-finale. Dans ce combat franco-français, la Parisienne place un terrible tani-otoshi (technique de projection sur l’arrière avec une jambe en barrage, NDLR) à sa compatriote tricolore. Une technique qui lui servira également à aller chercher la victoire en finale contre l’Autrichienne Bernadette Graf, pour s’offrir le troisième Grand Chelem de sa carrière. Au lendemain de cette médaille d’or, la première depuis son titre mondial en 2019, Marie-Ève Gahié se montrait heureuse mais toujours lucide sur elle-même. « J’ai essayé d’être très concentrée sur chaque combat, sur chaque séquence. Je n’avais pas mis en place de tactique particulière. Je me suis focalisée sur moi, sur mon kumikata (la prise du judogi, NDLR), un aspect fondamental de mon judo. Ça a payé et je vais tout faire pour que cette médaille d’or soit la première d’une longue série. »

Marie-Ève Gahié (avril 2022) 1Nicolas Mossion, responsable du haut niveau au sein de la structure, a forcément apprécié la prestation de sa protégée à Antalya. « Je l’ai trouvée impliquée, concentrée, lucide. Elle a su utiliser son tani-otoshi de manière pertinente et dans un timing parfait. Sa compétition offre même des pistes de travail pour la suite puisqu’elle a beaucoup attaqué, sans parfois aller au bout de ses intentions. Avec cette victoire, elle réalise une belle opération qui pourrait lui offrir une sélection aux championnats d’Europe (29 avril-1er mai à Sofia en Bulgarie, NDLR). »

Également sélectionnés avec l’équipe de France, Faiza Mokdar, récente médaillé de bronze au Grand Chelem de Tel-Aviv, et Alpha Djalo, cinquième à l’open européen de Prague, se classent tous les deux à la septième place. Mokdar bat l’Italienne Moi puis la Néerlandaise Cornelisse (deuxième au Grand Prix du Portugal fin janvier, NDLR) avant de s’incliner aux pénalités face à la Canadienne Klimkait, championne du monde en titre et médaillée de bronze aux JO 2021, en quart de finale ,puis face à l’Israélienne Nelson-Levy en repêchages. De son côté, Djalo réalise également un parcours intéressant, avec trois victoires, dont celle contre le champion du monde juniors 2021, le Géorgien Sherazadishvili, avant d’être stoppé par l’Ouzbek Boltaboev, quatrième mondial, puis le Belge Umayev. Suffisant pour, lui aussi, être sélectionné pour le prochain championnat continental en -81kg ?

Alpha Djalo (mars 2022) 3« S’il y a du positif à retenir pour Faiza et Alpha, il faut aussi admettre qu’il leur a sans doute manqué un peu d’opportunisme. Par exemple, contre Boltaboev en quart de finale, Alpha a les moyens d’aller chercher la victoire. Pour Faiza, il y a également une dimension physique à prendre en compte puisqu’elle ne combat dans cette catégorie que depuis quelques mois. En quarts, elle se retrouve face à ce qui se fait de mieux au monde, avec la Canadienne n°1 mondiale. Si elle débute très bien, la puissance physique de Klimkait a fait la différence à mesure que le combat avançait. »

Ce week-end, ce sont les juniors qui seront sur les feux de la rampe avec la première sortie internationale de l’année pour l’équipe de France, à Lignano (Italie). Cinq Parisiens seront du voyage : Martha Fawaz (-57kg), Driss Masson-Jbilou (-66kg), Manoah Dumont (-66kg), Nabil Hachem (-73kg) et Arnaud Aregba (-81kg).