Gneto et Gahié dans le bon tempo à Bakou

C’est Priscilla Gneto, médaillée olympique à Londres en 2012 et nouvelle sociétaire du club, qui allait frapper la première à Bakou. Vendredi, la médaillée d’or du Grand Chelem de Paris en février dernier réalisait une journée solide avec cinq combats disputés au total, pour une seule défaite en quart de finale contre la championne olympique en titre, la Kosovare Nora Gjakova. Pour le bronze, Gneto battait avec une belle autorité la Russe – combattant sous bannière neutre – Daria Kurbonmamadova, grâce une technique d’enroulement en sacrifice puis une immobilisation qui scellait définitivement le sort du combat.
Le lendemain, Marie-Ève Gahié imitait sa camarade et amie. Une compétition de reprise pour la championne d’Europe en titre, blessée fin mai lors des championnats de France par équipes, et qui défendra sa couronne européenne début novembre à Montpellier. Dans une des catégories les plus denses du judo féminin mondial, Gahié ne perd, elle aussi, qu’un combat. En quart de finale, contre l’Espagnole Ai Tsunoda-Roustant, dans un remake de la finale du Grand Chelem de Paris du début d’année. En repêchages, la championne du monde 2019 met l’un des ippon du tournoi, en… quatre secondes ! Un magnifique o-soto-gari (grand fauchage extérieur) à la Britannique Katie-Jemima Yeats-Brown. Pour le bronze, Gahié enchaînait, en plaquant sur le dos la Croate Lara Cvjetko, vice championne du monde 2022, avec l’un de ses mouvements favoris sur l’arrière (photo ci-dessous). Un résultat de bon augure avec le rendez-vous européen dans quelques semaines.

À peine descendu de l’avion qui le ramenait d’Azerbaïdjan, Damiano Martinuzzi, responsable du groupe haut niveau, le confirmait : « Marie-Ève a été privée de compétition depuis longtemps. Contre Tsunoda-Roustant, devenue l’une des filles très fortes de la catégorie, elle mène une bonne partie du combat, menant même waza-ari. Si elle s’incline aux pénalités, la tactique choisie était la bonne. Je l’ai trouvée tranchante toute la journée. C’est très positif d’autant qu’il y a beaucoup de matière à travailler, analyse l’entraîneur belge. Pour Priscilla, je retiens la manière avec laquelle elle bat la Russe en place de trois. Ce soir, elle grimpe à la ranking list mondiale en occupant dorénavant la dixième place. Elle va faire le Grand Chelem d’Abou Dhabi (24-26 octobre). L’idée est qu’elle monte en puissance sur la saison. »

Chez les masculins, si Luka Mkheidze (-60kg), Walide Khyar (-66kg), Arnaud Aregba (-81kg) et Alexis Mathieu (-90kg) ne parviennent pas à atteindre le podium, Arnaud Aregba s’adjuge tout de même la septième place. Mkheidze et Khyar s’inclinent tous les deux au deuxième tour, alors que Mathieu perd dès son entrée en lice. De la vigilance mais pas d’inquiétude pour Damiano Martinuzzi. « Luka, Walide et Alexis ont fait une bonne coupure après le Masters de Budapest début août. Ils sont donc en phase de reprise et manquaient clairement de rythme. Il n’y a donc pas d’alerte car l’objectif pour ces trois combattants restent les championnats d’Europe de Montpellier, pour lesquels nous allons travailler dès cette semaine. Il faut bien avoir en tête que vu la densité incroyable du judo mondial, ne pas être à 100% sur un Grand Chelem rend les choses compliquées. Pour Arnaud, la surprise est positive. Il bat Matthias Casse – champion du monde et médaillé olympique – en huitième de finale mais s’incline deux fois par la suite, dont son combat de repêchages contre l’un des meilleurs tacticiens du circuit, l’Italien Antonio Esposito. Arnaud a des qualités physiques et techniques impressionnantes, mais il doit grandir tactiquement. »
Prochaine étape pour les combattants parisiens, le Grand Chelem d’Abou Dhabi auquel participeront d’ores et déjà Teddy Riner, Priscilla Gneto et Alpha Djalo, qui reviendra à cette occasion à la compétition après son opération de l’épaule de cet été.