Gahié et Mathieu dans les starting-blocks

Demain, les deux Parisiens prennent le relais d’Alpha Djalo, non classé ce dimanche à Tashkent. Championne d’Europe en titre chez les -70kg, Marie-Ève Gahié est logiquement favorite. Alexis Mathieu, lui, n’aura rien à perdre dans une catégorie des -90kg à la densité exceptionnelle.

« Je ne sous-estime aucune adverse. » Fidèle à son approche des grandes compétitions, Marie-Ève Gahié, tête de série n°3, sait que chaque rencontre sera un combat acharné. Le prix à payer pour viser un nouveau titre mondial, après celui de 2019. Exemptée de premier tour, la Parisienne rencontrera en seizième de finale la Brésilienne Luana Carvalho, vingt-deuxième mondiale, vice championne panaméricaine seniors et championne continentale juniors cette saison. Une entrée en lice largement à sa mesure avant que, hasard d’un tirage au sort piégeux, la judokate Rouge et Bleu ne retrouve tout de suite après la Japonaise Saki Niizoe, victorieuse du Grand Chelem de Paris en octobre dernier et lors du Grand Chelem de Budapest en juillet. Non tête de série, la Nippone reste sur une victoire contre Gahié : c’était lors de l’épreuve par équipes mixtes des championnats du monde 2021. Un combat couperet que la Parisienne aborde avec flegme et ambition. « Comme toujours, je viens pour gagner. Je ne me focalise pas spécialement sur Niizoe. Ça serait une erreur. Un combat après l’autre. »
Si l’obstacle japonais est franchi, la Parisienne retrouvera sans doute Michela Polleres, vice championne olympique 2021 et qui l’a battue lors de la finale de l’open européen d’Autriche début septembre, à moins que la surdouée espagnole Ai Tsunoda-Roustant, double championne du monde juniors (2021 et 2022) ne déjoue les pronostics en début de journée. Un tableau incroyablement dense attend donc la Parisienne, désormais habituée des grands événements.
Marie-Eve Gahié (avril 2022) 1
Titulaire le même jour, Alexis Mathieu dégage de son côté une belle sérénité pour ses premiers championnats du monde individuels. « La préparation a été longue, intense. Mais j’ai fait attention aux coups de fatigue et à bien récupérer. Je me sens d’attaque. »
Opposé au Sénégalais Abderahmane Diao, cinquante-et-unième mondial et passé comme Mathieu par le club val-de-marnais de Sucy Judo, le Parisien, cinquième au Grand Chelem de Paris en octobre 2021 et en février dernier, a tous les atouts pour se lancer idéalement dans cet événement planétaire. En seizièmes, c’est le Brésilien Marcelo Gomes, vice champion panaméricain 2022 qui se dresserait alors sur son chemin, avant un huitième de finale explosif contre l’Allemande Eduard Trippel, rien de moins que vice champion olympique l’année dernière. « Ce dimanche, je vais faire un point vidéo avec mes entraîneurs, afin de me préparer au mieux tactiquement. Reste que je ne fais pas de fixation sur le tirage au sort. Là, je me focalise sur les derniers grammes à perdre et ma récupération. » Histoire d’aborder de manière optimale une journée qui pourrait s’annoncer historique pour le club.
Alexis Mathieu (février 2022)
Ce dimanche, Alpha Djalo, qui avait parfaitement maîtrisé son entrée en lice contre le Polonais Pawel Drzymal en l’expéidant sur le dos en moins d’une minute, n’a pas su derrière rééditer son combat de Zagreb contre le numéro 1 mondial géorgien Tato Grigalashvili, sacré champion du monde quelques heures plus tard. « J’ai fait une erreur en mettant ma main gauche au mauvais endroit, donc je suis forcément déçu. Des explications, il peut y en avoir beaucoup, à moi de trouver la bonne désormais. Il m’a battu aujourd’hui, c’était moi la fois précédente, et on se reprendra à nouveau à l’avenir. Et si je veux prétendre à figurer tout en haut, il ne faut pas se contenter de dire que j’ai perdu contre Grigalashivili et que je peux dormir tranquille ce soir. Ce n’est pas ma vision des choses. »
Alpha Djalo (octobre 2022)

Suivez les parcours de Marie-Ève et d’Alexis sur les réseaux sociaux de la section.