Djamel Bouras : « J’attends de nos judokas qu’ils donnent tout »

Toujours très ambitieux pour les siens et impliqué dans la construction du club, le président du PSG Judo fait le bilan d’un début de saison très intense avant de se projeter sur un week-end de Champions League que les Rouge et Bleu veulent historique, dix-huit ans après le sacre européen et deux ans après le doublé en Europa League.

Djamel, il y a beaucoup de bonnes nouvelles en ce moment pour le club. Quel est votre sentiment sur ce début de saison canon ?
On sort effectivement d’une séquence très importante pour les athlètes avec les championnats d’Europe à Montpellier, les championnats de France première division et l’annonce des premiers sélectionnés olympiques. Les quatre titres continentaux de Luka Mkheidze (-60kg), Amandine Buchard (-52kg), Marie-Ève Gahié (-70kg) et Romane Dicko (+78kg), mais aussi les médailles de bronze dans les catégories très difficiles de Walide Khyar (-66kg) et d’Alpha Djalo (-81kg) nous réjouissent évidemment. Ils et elles sont allés au bout d’eux-mêmes, et ce n’est pas un hasard si le PSG Judo compte déjà sept sélectionnés pour les Jeux olympiques de Paris, soit la moitié de l’équipe de France, en attendant, je l’espère, Audrey Tcheuméo (-78kg) et Alexis Mathieu (-90kg). Nous pouvons donc espérer neuf sélectionnés olympiques à Paris sur quatorze catégories possibles, dont quatre sur les six catégories du par équipes mixtes. Nous avons annoncé vouloir soutenir le judo français, y compris le judo masculin dont j’ai refusé d’entendre, ou plutôt d’accepter, qu’il était trop loin derrière à un moment. Les résultats prouvent qu’il ne fallait pas se résigner, mais travailler, et travailler ensemble, de concert avec l’équipe de France et la fédération.

Le projet continue de grandir…
Oui, c’est exactement ça. Nous avons commencé avec les jeunes, nous voyons certains arriver à maturité, à l’image des titres de championnes de France de Lyse Versmisse (-78kg) et de Faiza Mokdar (-57kg) qui poursuit sa progression. Tous bénéficient de l’expérience et de l’ambition de quelques-uns des meilleurs athlètes français que nous avons intégrés au projet au fur et à mesure, en se donnant les moyens de construire un club : conditions d’entraînement avec ce dojo à Ivry -sur-Seine grâce à un accord avec la ville qui offre une proximité avec l’INSEP et la fédération, staff d’entraîneurs, médecin et kinésithérapeute… C’est unique et tout cela ne doit rien au hasard, ni à des moyens illimités comme je l’entends parfois à tort. Un club comme le PSG Judo, ce sont beaucoup de choses qui ne se voient pas, que les athlètes eux-mêmes n’imaginent pas. Nous sommes le plus grand club de France, celui du porte-drapeau français des derniers JO… Ce PSG Judo de 2023, c’est le fruit de plusieurs années de travail, de l’attractivité du Paris Saint-Germain en tant que club omnisports qui fait rêver aussi. On espère avoir un coup de main de la ville de Paris pour bénéficier très vite d’un dojo à nous, mais de nombreux athlètes veulent porter les couleurs du club, demandent à venir et nous devons nous en réjouir. Pour le club, pour le rayonnement du judo français aussi je crois.

Djamel Bouras (novembre 2023)

Le club s’est considérablement renforcé pour cette Champions League avec les Géorgiens Shavdatuashvili, Bekauri et Grigalashvili ainsi que Lucy Renshall chez les féminines…
Cela va dans le même sens. Bien sûr, nous nous donnons les moyens de remporter la compétition chez les filles comme chez les garçons, comme le club l’avait fait lors son titre en 1995 (le club comptait alors le Marocain Adil Belgaid, le Canadien Nicolas Gill et le Britannique Ray Stevens, tous des combattants déjà aguerris, NDLR). Mais il ne s’agit pas d’une « pige » : les combattants ont signé un contrat sur l’année avec nous, avec cette idée de continuer à grandir justement, parce que le PSG est international. C’est un engagement mutuel que nous avons pris avec ces athlètes, dont nous attendons qu’ils donnent tout pour nos couleurs. Ils font partie du club. Tous ensemble, on va s’aligner pour gagner, quel compétiteur dirait le contraire d’ailleurs ? Je veux que les gens soient fiers de ces couleurs et de leur passage au club aussi.

À quelques heures de cette Champions League à Belgrade, quel est le message que vous avez adressé au groupe ?
Je les soutiens, je vais être là pour les soutenir et vibrer avec eux, mais je ne me mêle pas de la vie du groupe, je laisse les entraîneurs faire leur travail et je parle donc aux athlètes de temps en temps, sans faire d’ingérence. Ils connaissent les objectifs du club et savent qu’ils peuvent, filles comme garçons, écrire une page importante pour le club, pour eux et pour le judo français. J’attends de nos judokas qu’ils donnent tout parce que, ce qui compte, c’est l’esprit et l’engagement avec lesquels on fait les choses.