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Bertrand Amoussou : « On a ouvert une belle voie »

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Il fit partie de la première équipe du PSG Judo (de 1992 à 1996), en leader auréolé d’une médaille européenne individuelle, et emmenait dans ses valises un partenaire de club, un jeune poids lourd à l’aura montante du nom de David Douillet. Avec son groupe de guerriers d’expérience, ils s’emparèrent de la première coupe d’Europe par équipes gagnée par le club parisien.

« Depuis le début de ma carrière, j’étais à Maisons-Alfort, l’un des gros clubs de l’époque. Bien qu’étant l’un des favoris à la sélection olympique de 1992, j’avais été écarté et je l’avais très mal vécu, avec le sentiment que mon club ne s’était pas assez battu pour moi. C’était une mauvaise période. Thierry Rey, au contraire, avait le vent en poupe après sa prestation historique aux commentaires des Jeux au micro de Canal+, et il montait la première équipe de judo au PSG. Il avait un projet de groupe, il souhaitait créer une dynamique d’hommes avec le projet de gagner une coupe d’Europe dans les quatre ans.

Nous sommes plusieurs, en fait, à quitter Maisons-Alfort, notamment David Douillet, qui arrive l’année suivante pour une histoire de contrat avec la ville à honorer jusqu’au bout. À l’époque, il n’était encore qu’un jeune d’avenir, que nous avons eu le plaisir de voir passer progressivement du mec "ordinaire" que nous connaissions, à un judoka très fort, puis à l’immense champion qu’il est devenu ensuite (trois médailles olympiques, dont deux titres, et quatre couronnes mondiales notamment, NDLR). Ça s’est fait doucement, il n’a pas bougé pour nous. Et il est toujours le même ! Ce sont des souvenirs qui forgent.

Pour moi le PSG, même si j’ai gagné encore quelques médailles individuelles, comme ma première au tournoi de Paris, c’est surtout notre victoire en 1995 à la coupe d’Europe par équipes. À cette époque, beaucoup d’entre nous étions sur la fin de notre carrière, les Philippe, Demarche et Taurines, et moi le premier. Cette victoire a été l’un de mes derniers combats de compétition. En 1990, avec Maisons-Alfort, nous avions un groupe énorme, mais nous avions péché par orgueil en sous-estimant l’équipe italienne des Carabinieri. En 1995, nous avions à cœur d’aller chercher quelque chose. Le PSG nous avait pris au sérieux, avec un nouveau statut et un niveau de bourse qui a modifié les choses dans le judo français. Il y avait tout le monde derrière nous, Jean-François Bonnet, Thierry Rey et toute la structure. L’émulation s’est faite, la magie a pris. Quelques jours après ce titre (le 25 novembre, NDLR), je me souviens que le club nous a invités au Parc des Princes pour un PSG-Nantes où nous avions vu cinq buts (victoire du club 5-0, NDLR). À la mi-temps, ils nous ont fait entrer un par un au centre du terrain, en appelant nos noms, et nous avons fait un tour d’honneur avec la première coupe européenne gagnée par le club et la "ola" du public qui nous accompagnait. C’était vertigineux.

Aujourd’hui, je suis toujours heureux d’évoquer cette aventure et très fier d’avoir participé à ça. On a ouvert une très belle voie avec ce groupe. Sur un plan personnel, le changement de club avait été un choix difficile, mais je suis très heureux de l’avoir fait. Je me dis que j’aurais pu les voir gagner ce titre sans moi, et c’est quelque chose qui aurait manqué à ma carrière. »

 

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