Laure Boulleau : «Paris est magique !»

Après avoir annoncé la fin de sa carrière de joueuse professionnelle, Laure Boulleau est revenue sur ses treize années au Paris Saint-Germain.

Laure, on imagine que ta décision a été difficile à prendre…
« Cela fait quelques temps que j’y pense, je n’ai donc pas pris cette décision du jour au lendemain. Je pense avoir fait le tour. Je commence aussi à être fatiguée car j’ai donné énormément pendant toutes ces années. Je n’ai jamais calculé et me suis toujours donnée à 100%. Je commence à être fatiguée, que ce soit physiquement ou mentalement. J’ai tenté de repousser les limites de mon corps pendant un certain temps, ce qui est fatiguant. J’ai donc senti que c’était le moment d’arrêter et de prendre ce virage. »

Comment abordes-tu ce nouveau chapitre de ta vie ?
« Même  si je me sens prête, j’ai un peu peur ! Cela fait vingt ans que je joue au foot. J’ai longtemps eu l’impression que je ne pouvais faire que cela. Après, en y réfléchissant, je me suis rendue compte que je pouvais apporter dans beaucoup d’autres domaines. C’est ce qui m’a aidé à franchir le pas. Je suis triste parce que je suis complétement folle de foot, mais je me dis que je peux apporter autrement. Je suis très contente parce que je termine là où je voulais arrêter. Je me suis battue pour revenir et ne pas terminer sur un échec, et j’ai vécu cette année comme une saison bonus. Avec le recul, je ne regrette pas d’avoir fait les efforts pour la vivre. J’ai vécu des moments très forts avec mes coéquipières et ai appris à m’épanouir autrement au sein de ce groupe. Avant de partir, j’ai essayé de transmettre un maximum aux jeunes qui montent, et dont je suis fière. »

Pourquoi as-tu choisi Paris au début de ta carrière ?
« Quand j’étais petite, j’adorais le Paris Saint-Germain pour tout ce que ce club et cette ville représentaient, et pour tous ces joueurs emblématiques… Paris est magique, c’est pour ça que j’ai signé au club. J’ai été très bien accueilli ici. Les années ont passé, et je me suis toujours sentie à la maison ici. Je ne voulais pas la quitter. Des équipes qui ont gagné beaucoup de titres comme Lyon m’ont présenté à plusieurs reprises de bons arguments pour partir. Mais il y a toujours eu une chose qui m’a retenu ici. Je ne pouvais pas partir ! »

Quel souvenir de ces treize années au club retiendras-tu en particulier ?
« J’en ai beaucoup ! Je me souviens notamment du premier match de l’équipe féminine au Parc des Princes. Des filles qui jouent au Parc… C’était presque une révolution ! On avait alors ressenti une énorme fierté et eu le sentiment de casser les codes. C’était un match important, gagné face à Juvisy (ex-Paris FC). C’est un super souvenir. »

Ressens-tu un peu de pression avant le dernier match de ta carrière et cette finale de Coupe de France face à Lyon ?
« Il y en a forcément un peu, mais je suis globalement détendue. Je pense avoir déjà effectué ce travail mental. On termine cette saison sur une finale, et on a atteint notre objectif en se qualifiant pour la Champions League. Nous n’avons donc rien à perdre, et c’est ce que je vais dire à mes coéquipières. Je veux que l’on donne tout, et que l’on y croit. Je sais que nous sommes capables de battre cette équipe et de faire quelque chose d’exceptionnel. Il faudra jouer, se lâcher et tout donner pour ne pas avoir de regret. »