Paris – Lyon : les 5 buts qui ont marqué la capitale

Avant que les Parisiens reçoivent les Lyonnais ce dimanche pour le compte de la 14e journée de Ligue 1, retour sur quelques buts qui ont marqué ce choc historique du côté du Parc des Princes.

La puissance d'Okocha

Dans le froid d’octobre 2001, Paris pointe à une grisante 8e place de première division au moment de recevoir les leaders Lyonnais. Et il ne faudra pas compter sur Nicolas Anelka – qui s’est accroché avec Luis Fernandez – et fait donc acte de présente en tribune. Pour ne rien arranger, Juninho a fait parler son pied droit dès la 13e minute sur coup franc, permettant à Frédéric Née d’ouvrir le score de la tête. Histoire de refroidir un Parc des Princes déjà embrumés. Mais, comme une lumière dans la brume, Jay Jay Okocha va offrir à son public un joli moment moins de 5 minutes plus tard (1-1, 18e).

Virtuose du dribble, il était aussi doté d'une frappe d'une pureté et d'une violence inouïe. L'ancien Super Eagle l'a encore démontré sur une action limpide, amorcée par le duo brésilien Alex-Aloisio. Ce dernier a trouvé son compère d'un long renversement de jeu, avant qu'Alex, esseulé, aille dans le sens du jeu en effectuant une remise en dehors de la surface pour Okocha. Le Nigérian, qui avait déjà amorcé sa course avec deux pas d'élan, a alors déclenché un tir soudain, croisé et puissant, pour nettoyer la lucarne de Grégory Coupet. Époustouflant.

Un but spectaculaire qui n’a pas freiné les ardeurs des Gones, qui ont repris l’avantage sur un nouveau corner de Juni (1-2, 27e), avant que Ronaldinho n’égalise à 10 minutes de la fin sur penalty, pour son tout premier but en France (2-2, 79e). Un nul spectaculaire, décroché face au futur Champion de France.

L'inspiration Pastore

D’un artiste à un autre… Il faut retourner en 2011 pour se remémorer ce que cachait le Flaco sous ses crampons. Paris, alors en tête du championnat, espère faire une démonstration de force face aux Gones de Jean-Michel Aulas. Ce 2 octobre, le trio Nenê-Menez-Pastore multiplie les assauts pour perforer la défense adversaire, sans succès en première période, malgré une première grosse frappe de Pastore qui s’est écrasée sur le poteau de Lloris. Mais c’est bien du n°27 que la lumière est venue lors du deuxième acte.

À la réception d'une ouverture en profondeur dans le bon timing signée Mathieu Bodmer, le classieux Argentin va surprendre tout le monde sur un coup d'éclat en trois temps : un changement de rythme, d'abord, avec un crochet de l’extérieur du pied pour tromper Bakary Koné, puis une accélération de sa conduite de balle de l’intérieur du pied, et enfin une finition pleine d’audace, en déclenchant un tir rasant du gauche dans un angle impossible pour trouver le petit filet opposé. Hugo Lloris est mystifié, le Parc pouvait exulter : la magie de Pastore avait opéré. Le PSG l’emporte 2-0 ce soir-là.

Les 13 minutes de folie de Mbappé

Difficile de résumer la performance délivrée par Kylian Mbappé face aux Rhodaniens en octobre 2018… Une prestation XXL du jeune champion du monde de 19 ans, qui a provoqué un penalty et s’est ensuite offert le premier quadruplé de sa carrière, torpillant presque à lui tout seul des Lyonnais. Un cauchemar pour les visiteurs, infligé en 13 petites minutes (entre la 61e et la 74e).

Mais s'il fallait en retenir un, le troisième but du bourreau parisien serait peut-être le plus marquant. Parce qu'il est celui qui lui ressemble le plus, qui le personnifie. Comme il définit sa relation fantastique avec Neymar Jr. Après un appel incisif dans le bon tempo, le champion du monde était d'abord servi par le n°10 dans l'espace plongeant côté gauche d'une merveille d'ouverture de l'extérieur. Ni une ni deux, Mbappé explosait comme la foudre pour prendre toute l'arrière-garde lyonnaise de vitesse avant de profiter de son avance confortable pour arrêter le temps et ajuster Anthony Lopes avec conviction. Un éclair de plus dans une averse de buts.

La touche Lucas

Il y a cinq ans jour pour jour, le Paris Saint-Germain recevait déjà l’Olympique Lyonnais un 13 décembre dans son antre… Un nouveau festival offensif des joueurs de Laurent Blanc, qui ont empilé pas moins de 4 buts dans le temps règlementaire, grâce aux réalisations d’Ibrahimovic (par deux fois), d’Aurier et de Cavani. Mais c’est dans le temps additionnel qu’un petit bijou collectif est venu clore le spectacle, juste avant la fermeture du rideau (5-1, 90+1).

Un contre parfait. Comme pour illustrer que la coordination entre un passeur et un buteur suffit parfois à piquer un adversaire qui peine à se replacer. Angel Di Maria et Lucas Moura endossent ces deux rôles sur l'action en question. Après un ballon perdu sur corner, le gaucher argentin enclenche la transition offensive en remontant tout le terrain, conduite de balle assurée et tête levée, avant de faire le bon choix en servant Lucas d'une subtile ouverture en profondeur. Servi dans l'espace côté droit, le Brésilien fait un contrôle en une touche et conclut d'un tir à mi-hauteur. Ça valait bien une cabriole en guise de célébration !

La panenka du Z

Une bonne dose d'assurance, une pointe d'insolence et le zeste d'arrogance qu'il faut : voici comment nous pourrions résumer la réalisation d'une panenka - ces penos transformés avec le pied bloqué dans le pré pour feinter le portier... Et qui de mieux que le grand Ibra, alliant ruse et maestra, pour imager le geste ?

Le buteur Suédois adorait l'électricité des grands matches. Ce soir de décembre, dans un choc contre l'OL à sens unique (4-0), l'attaquant avait justement signé un doublé sur penalty, dont une panenka distillée comme une feuille morte sous la barre après une faute obtenue par Edi Cavani. Du grand art. Et surtout, du Z dans le texte.