Au bon souvenir d’Ibra

L’histoire entre Zlatan et les Verts avait pourtant mal commencé. Pour sa première contre le club du Forez, Ibrahimovic reçoit son premier carton rouge en France. Coupable d’un « pied haut » sur Stéphane Ruffier, Ibra est logiquement expulsé. Sans lui, Paris ne parvient pas à s’imposer et s’incline même 2 buts à 1. Ce sera la seule défaite de Zlatan contre les Verts.

Les difficultés ne sont cependant pas encore terminées. Quand, trois semaines plus tard, Ibra croise de nouveau l’ASSE en quarts de finale de Coupe de la Ligue, il reste muet. Le Paris Saint-Germain ne perd pas (0-0) mais est éliminé aux tirs au but.

Malheureusement pour Stéphane Ruffier et ses coéquipiers, après ces premiers pas poussifs, le suédois va faire de Sainté une de ses proies favorites. Pour le match retour en championnat, il offre une passe décisive à Javier Pastore avant de marquer à son tour. Si ce n’est pas suffisant pour offrir la victoire à Paris (2-2), la performance a cependant le mérite de lancer la belle histoire de Zlatan avec Saint-Etienne.

Il affrontera par la suite les pensionnaires de Geoffroy-Guichard à 10 reprises et le bilan est exceptionnel : 10 matches, 9 victoires, 1 nul, 13 buts et 2 passes décisives. Pied droit, pied gauche, tête, de loin ou de près, à terre ou dans les airs, Ibrahimovic a marqué dans toutes les positions, ou presque, contre l’AS Saint-Étienne.

Mieux l’ancien numéro 10 parisien a vécu des soirées mémorables dont il conserve encore aujourd’hui des souvenirs chez lui. Deux triplés - en championnat lors d’un succès 5-0 (31 août 2014), et en demi-finale de Coupe de France lors d’une victoire 4-1 (8 avril 2015) - pour deux ballons soigneusement rangés dans son armoire à trophées.

Mais Zlatan contre Saint-Étienne ce n’est pas non plus qu’une histoire de chiffres. Comme souvent avec lui, il est aussi question de caractère et de rivalité. Tout le monde garde en mémoire ces duels musclés avec le défenseur Bayall Sall lors desquels le suédois n’hésitait pas à donner de la voix.

Pourtant malgré ces échanges parfois tendus, l’ancien stéphanois garde de très bons souvenir de ses rencontres avec Ibra : « Il m’aimait bien au fond. Il me respectait parce que je lui tenais tête. » Même son de cloche du côté de Stéphane Ruffier. L’ancien gardien de l’ASSE aurait eu des raisons d’en vouloir à Ibra, lui qui était aux premières loges lors des célébrations exubérantes du natif de Rosengaard. Mais il a toujours été élogieux envers l’avant-centre du club de la capitale : « Il y a du respect mutuel du fait de notre première confrontation où on s'était entrechoqués. »

C’est bien simple même s’il quasiment toujours fait plier les stéphanois, ces derniers restent tous admiratifs du suédois à l’image de Christophe Galtier coach des verts à l’époque : « Il est différent de l’image qu’il renvoie. Il a une grande, une énorme personnalité. Mais à chaque fois que je l’ai rencontré il y avait un respect mutuel. J’adore ce genre de joueur, ils sont forts, très forts. »

Illustration ultime de l’affection particulière que Zlatan Ibrahimovic portait à l’ASSE, sa performance face aux Verts en 16e de finale de l’UEFA Europa League sous le maillot de Manchester United. En 2016 à Old Trafford il signe un ultime triplé face à Stépane Ruffier lors d’un succès 3-0.

Au final, Ibrahimovic face à Sainté c’est 17 buts en 15 matches, jamais dans sa carrière il n'a connu une telle réussite face à un même adversaire. Il a bien marqué à 13 reprises contre la Roma mais il a eu besoin d’affronter le club de la Louve à 23 reprises pour y parvenir.