En ces temps troubles et tristes, le monde du football professionnel est amputé de son public. En attendant le retour d’un semblant de normalité, il s’adapte aux contraintes et survit avec courage. Au parc des Princes, crise sanitaire oblige, les joueurs s’affrontent dans un silence de cathédrale. Dans les tribunes : aucun regard, mais toujours et plus que jamais demeurent les souvenirs de 50 ans d’histoire. Cette période footbalistique est la moins enjouée que nous ayons connu, la documenter pour accomplir un devoir de mémoire me semblait d’ “utilité publique”.
A travers ma carte blanche, j’ai voulu vous offrir un regard sur l’atmosphère si particulière qui règne au Parc un soir de match à huis clos. Blessé comme un père ou une mère privé(e) de ses enfants, l’oeuvre de Roger Taillibert n’en demeure par pour le moins flamboyante, dans ses habits rouge et bleu. Privés de la ferveur des leurs, les joueurs n’en demeurent pas pour le moins combatifs et conquérants. Leurs joies et leur cris ne s’adressent plus aux tribunes certes, mais à travers les caméras, c’est toujours vous, supporters parisiens, qu’ils cherchent à honorer.
On dit que le temps n’est qu’une illusion… L’heure de la ré-union sonnera pourtant. Comme le dit la devise de Paris : fluctuat nec mergitur. Allez Paris SG

Romain Bourven
Romain Bourven est né en 1977. Fils d’un père astronome physicien, il grandi au milieu d’appareils photos, lunettes, télescopes, et s’exerce à l'observation dès son plus jeune âge. En 1986 il tombe amoureux du PSG via son premier album panini. Ses idoles du moment s'appellent Joël Bats et Safet Susic. A 13 ans il apprend le développement du noir et blanc et s’exerce à la photographie sans réelle motivation. Il renoue avec elle en 2003 par le biais de sa passion pour le skateboard. La photographie ne le quittera plus. En 2006 il s’installe à Paris. Pendant 8 ans il documente la scène musicale électronique française, devenant notamment photographe officiel du mythique Social Club, voyageant également à travers l’Europe et aux USA. En 2014, fatigué des nuits blanches, il décide d’explorer de nouveaux horizons. La course à pied, sport qui régit désormais sa vie devient son nouveau sujet de prédilection. L’architecture, les buildings et autres paysages urbains qui défilent sous ses yeux deviennent autant de thèmes qui nourrissent ses prises de vue. En 2017 il fait un rêve étrange. Il est seul dans un parc des Princes complètement vide, avec son appareil photo. Ce rêve le marque. En 2018 il shoote son premier match au Parc sous une pluie battante, s’en suivront une dizaine… jusqu’à cette carte blanche qui le ramène à ce rêve étrange. « to be continued »
L'univers visuel de Romain Bourven :