La Première fois que je me rends au Parc des Princes voir un match du Paris Saint-Germain j’ai huit ans et je suis trop petite pour bien voir ce qu’il se passe sur le terrain. C’est mon grand-père qui m’emmène, le foot c’est une histoire de famille.
C’est exactement vingt ans après que je suis invitée dans le cadre de la Carte Blanche Photographique du Paris Saint-Germain à poser mon regard sur le club. Tout de suite j’ai envie de travailler avec les supporters. Mettre en avant leur diversité, dans le stade et en dehors.
Loin du cliché du supporter criant et gesticulant, ceux que je photographie posent, ils sont conscients de l’appareil photo. Les attitudes sont apaisées, silencieuses, proche du religieux dans certaines images.
Spontanés ou au contraire mis en scène, les portraits ne cherchent pas à donner une vision exhaustive des supporters du PSG. L’idée est plutôt de montrer qu’il y autant de manières de soutenir le club que de personnes qui le soutiennent.
«À jamais Parisien» annonce fièrement ce tatouage sur l’avant-bras d’un supporter, c’est une conviction que chacun partage. Ils sont une foule disparate et unie, ils portent en eux le club, ils l’ont dans la peau au sens propre comme au figuré, voir dans le sang.

Pauline Rousseau
Née en 1989, Pauline Rousseau est diplômée de l’École du Louvre (2012) et de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles (2016). Elle obtient en 2017 une bourse pour effectuer une résidence d’artiste à l’International Center of Photography de New-York.
Son travail fût exposé aux Rencontres Internationales de la Photographie à Arles, au festival Voies Off, à la galerie d’Agnès B à Paris, à la Fondation Yvon Lambert à Avignon et projeté au Palais de Tokyo.
Il y a plusieurs manières d’appréhender le monde, la sienne passe par la rencontre, la parole, le jeu, la confrontation à l’altérité. Le processus créatif est proche de l’enquête, l’appareil photo est prétexte, argument, pour intégrer des milieux différents.
Avec audace la photographe questionne sans cesse le rapport photographe/modèle. C’est à Paris qu’elle poursuit aujourd’hui son travail, en utilisant différents media comme la photographie, le son, l’installation, ou la sculpture.
L'univers visuel de Pauline Rousseau :