Régénérée après ses deux nouvelles médailles olympiques obtenues en août dernier, la numéro 1 mondiale des +78kg compte initier un nouveau cycle par une cinquième couronne continentale au Monténégro.
Déjà sélectionnée pour les championnats du monde en juin prochain, on te retrouve finalement alignée sur ces championnats d’Europe deux petits mois plus tôt. Comment te sens-tu à l’amorce de cet enchaînement ?
C’est vrai que l’on entre dans un tunnel jusqu’à cet été, mais c’est aussi ce qui m’anime d’aller chercher des titres sur les rendez-vous de référence. J’ai pris le temps de bien m’aérer l’esprit depuis les Jeux, de faire le deuil de ce titre olympique individuel que je n’ai pas obtenu, et j’ai décidé d’avancer. Moi qui aime tellement le judo, toutes ces sensations que l’on ne retrouve nulle part ailleurs, je suis heureuse de remettre ça. À Tbilissi, je n’étais pas au top de ma forme pour ma reprise, mais j’ai proposé un judo plutôt intéressant, en essayant de nouvelles choses, et me voilà de retour en selle pour de bon ! Il fallait bien revenir de toute façon, car je ne voulais pas que le train parte sans moi.
Toi qui n’as jamais connu la défaite aux championnats d’Europe, à quoi t’attends-tu à Podgorica ?
Chaque compétition possède une histoire différente, mais il est vrai que je compte bien prolonger cette série avec un cinquième titre en seniors. C’est un challenge motivant, idéal pour cette première année sur la route des Jeux de 2028, car cela donne des étapes à ne pas sous-estimer sur le chemin vers Los Angeles. Chaque chose en son temps, prenons-soin de bien préparer cette sortie au Monténégro, puis les mondiaux de Budapest, et ainsi de suite jusqu’au début de la période qualificative. Brique par brique, on va tâcher de construire du solide pour mener à bien mon projet.
Ta catégorie n’a jamais semblé aussi relevée en France. Comment vis-tu cette concurrence ?
C’est hyper boostant de mon point de vue ! Il a fallu se battre pour décrocher la sélection pour les Jeux de Paris, et cela semble bien parti pour durer. Nous serons fréquemment deux à être alignées sur les championnats, et il faudra à chaque fois montrer que l’on est la meilleure. Le niveau du tapis en France est incroyable, entre les seniors déjà en place et les jeunes qui cherchent déjà à prendre notre place, et cela ne peut rendre les choses que plus excitantes. J’aime la confrontation donc je ne peux que me réjouir de cette concurrence.
Allons-nous voir une nouvelle Romane sur le tatami ?
Oui et non ! D’un côté, l’objectif est de solidifier mes acquis et tout ce que je sais bien faire, car je ne repars pas de zéro malgré mon break, durant lequel je me suis tout de même entraînée, mais aussi de tester de nouvelles techniques, de nouvelles manières d’amener mes actions. Nous avons du temps devant nous, autant en profiter pour expérimenter avant de garder ensuite ce qui fonctionne vraiment. C’est un nouveau chapitre qui commence, et j’ai hâte d’en écrire les premières lignes sur ces championnats.