Après deux cinquièmes places en début d’année à Paris et Tashkent, la quadruple championne de France signe la journée parfaite au Grand Chelem d’Astana. Deuxième victoire à ce niveau après celle de Paris en 2024.
Après les péripéties de ses dernières sorties sur le circuit international, il fallait se douter que la roue allait tourner pour la Parisienne et son tempérament de gagneuse. Au Kazakhstan, il fut rapidement clair qu’elle n’était pas venue pour autre chose que la première place du podium. Dès la deuxième séquence de son combat contre la Suissesse Binta Ndiaye, elle trouvait en effet l’ouverture sur ippon-seoi-nage (projection d’épaule par un côté), avant de récidiver sur la suivante et d’aller chercher une troisième marque avant le gong final.
En quarts, face à la toute récente championne panaméricaine, la Brésilienne Shirlen Nascimento, la lutte se prolongeait certes au-delà du temps réglementaire, mais c’est bien la -57kg Rouge et Bleu qui trouvait l’ouverture en insistant sur son mouvement d’épaule fétiche. La Sud-Coréenne Juhee Kim prenait quant à elle une leçon sur uchi-mata (fauchage par l’intérieur de la cuisse) en demie, avant que Mokdar ne retrouve face à elle pour la médaille d’or la Japonaise Momo Tamaoki, qui l’avait dominée lors de leurs deux derniers affrontements, dont l’ultime en finale des championnats du monde par équipes mixtes 2024. Pire, jamais la tricolore ne s’était jusque-là imposée en seniors contre une combattante nippone malgré six tentatives depuis 2019. Une statistique qu’elle allait vite balayer, portée une dernière fois par sa rotation supersonique sur les genoux avec les deux mains en saisie sur le même bras adverse pour mieux la faire basculer sur le dos. Son waza-ari obtenu au bout d’une grosse minute de combat allait lui suffire, Mokdar se montrant appliquée à ne pas laisser son adversaire trop reprendre le contrôle du combat et parvenant à se sortir suffisamment rapidement d’une mauvaise situation au sol pour ne pas se faire rattraper au compteur.
Deuxième finale à ce niveau et deuxième victoire pour la Parisienne, vraisemblablement de retour à l’orée du top 10 mondial de la catégorie la semaine prochaine. Sur sa chaise de coach à Astana, Damiano Martinuzzi, entraîneur principal du PSG Judo, avait le sourire à l’heure du débriefing. « Sans lui chercher d’excuse, Faiza n’a pas vraiment eu de chance ces derniers temps, mais elle a su se remettre en question à l’entraînement pour que le doute ne s’installe pas. Étant une fille foncièrement gentille, elle doit quelque peu se forcer pour vraiment être agressive et prendre la main sur ses combats. Ce qu’elle a globalement très bien su faire cette fois, ne prenant qu’une marque contre elle sur ses quatre combats du jour. Ce qui est positif, c’est qu’elle n’a rien lâché malgré la déception de ne pas avoir fait partie de la sélection pour les championnats d’Europe, et qu’elle s’est bien remise en chemin pour devenir la meilleure du monde dans sa catégorie, quasiment une obligation lorsque l’on voit le niveau de la concurrence en France. Je demeure certain qu’elle y parviendra bientôt. »