Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction la Grèce, à Athènes, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi David Ngog (génération 1989), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.
David, quels sont tes meilleurs moments vécus sur la pelouse avec Paris ?
« Il y en a tellement ! Le premier qui me vient à l’esprit est bien évidemment notre titre de champion de France U18 remporté en 2006. Une récompense pour notre bande de potes. On vivait ensemble depuis tant d’années... Tout simplement fabuleux, surtout que j'étais surclassé avec des joueurs plus âgés de deux ans ! Ensuite, je citerais la victoire lors de la finale de la Coupe de Ligue en 2008. Même si je n’ai pas joué le match du titre (2-1 contre le RC Lens), j’avais participé au parcours en marquant notamment deux buts. Il s’agissait de mon premier titre chez les professionnels, ça marque forcément, qui plus est avec mon club formateur ! Il y a eu des moments compliqués aussi qui m'ont servi pour la suite, comme le maintien du club acquis lors de la toute dernière journée de championnat (le 17 mai 2008, un doublé d’Amara Diané permet au PSG de s’imposer 2-1 et de se maintenir en L1). C’est d’ailleurs après cette rencontre que j’ai quitté le club (25 apparitions chez les pros, 3 buts), tout en étant rassuré de voir le Paris Saint-Germain toujours en L1. »
Te souviens-tu de tes premiers pas au sein du groupe pro ?
« Un jour, comme à mon habitude je me rends au Centre d’Entraînement des jeunes. Le coach David Bechkoura m’appelle dans son bureau et m’informe que Laurent Fournier désire un attaquant pour compléter son effectif lors d’une trêve internationale. Là, la pression est au maximum ! Toutes les émotions se mélangent, le stress, la joie, l’envie d’être performant… Le groupe professionnel m’a bien intégré, à l’image de Pedro Miguel Pauleta. Un Monsieur ! Il a toujours été proche des jeunes du centre pour les conseiller et les encourager. J’ai tout fait pour rester moi-même (il était âgé de 16 ans), tout en gérant mes émotions. Il faut croire que c’était l’une des clés, en plus d’être performant. »
L'aspect mental est donc primordial pour évoluer au plus haut niveau ?
« Oh que oui mais pas que ! L'éducation reçue par mes parents a aussi été un facteur clé pour m’intégrer durablement chez les pros. Le discours de mes formateurs également. La méthode de Morad Mouhoubi (ex-formateur au Centre de Préformation) m’a vraiment marqué : "Ne jamais se satisfaire de ce que l’on a obtenu". J’ai donc toujours veillé à ne pas me reposer sur mes acquis. J’ai toujours entretenu cet état d'esprit tout au long de ma carrière. Alors oui, parfois il faut savoir en profiter également, mais j’ai fait en sorte de rester humble. Je savais que tous mes partenaires du Centre de Formation désiraient connaître le même sort. Je ne voulais donc pas éveiller la moindre jalousie. Au contraire, je n’avais qu’une hâte : que certains puissent me rejoindre ! Et puis le temps passe et chacun trace son chemin. »
Si on te cite la date du 18 novembre 2006, à quoi penses-tu ?
« C’est le jour où Guy Lacombe m'a lancé en L1, contre Bordeaux. Je rentre en début de seconde période, malheureusement on perd ce match au Parc des Princes (0-2). Assurément l’une de mes plus grandes émotions vécues dans ma carrière ! Tout petit je me rendais au Parc. Là, j’étais sur la pelouse en portant ce maillot mythique. Je venais de la banlieue parisienne, ce stade était si cher à mon cœur... Il y avait ma famille et mes copains dans les tribunes. Mais plus que le match en lui-même, c’est mon retour au Centre de Formation qui m’a marqué. Quand je suis revenu, tous mes coéquipiers m’ont bombardé de questions en tout genre ! Je prenais du plaisir à leur partager mon ressenti, tout en gardant les pieds sur terre. Il ne s’agissait pas d’un aboutissement, j’étais conscient qu’il fallait encore bosser. »
Jusqu'au jour où tu as fait trembler les filets en pro avec le maillot rouge et bleu !
« C’était en Coupe de la Ligue, à Lorient. J’ai inscrit un doublé, un sentiment incroyable ! À mon poste d’attaquant, on est jugé par les buts que l’on marque. Cette performance a valorisé mon travail. En plus, nous nous étions imposés (3-0, le 26/09/2007). Mon seul regret est de n'avoir jamais marqué au Parc des Princes. Je n'ai inscrit qu’un seul but avec le PSG en Ligue 1, à Nice (2-1, le 25/11/2007). »
Valenciennes FC, Stade Nungesser... Tu vois où l'on veut en venir ?
« Le 20 octobre 2007 ! J'ai la date gravée en tête ! Comment oublier ce match si particulier pour tous les jeunes du Centre de Formation… Les résultats étant moyens à cette période, Paul Le Guen avait alors décidé de convoquer les Titis en nombre : Mamadou Sakho, Loris Arnaud, Granddi Ngoyi, Younousse Sankharé et moi-même. Il nous a tous mis titulaire ! Une surprise pour le grand public et la presse spécialisée, mais pas tellement pour nous car nous nous y étions préparés. On s’entraînait tous les jours pour vivre cela ! Si le coach avait fait appel à nous, c’est que nous avions les qualités pour jouer en pro. Les médias en ont fait toute une histoire, mais l’essentiel était d’être à la hauteur. Nous avions à cœur de défendre les couleurs de notre club adoré ! On se connaissait bien, il n’y avait rien de magique ! Il y avait des automatismes entre nous qui ont permis à l’équipe d’obtenir un bon nul (0-0) face à une bonne équipe. Ce match a permis au Centre de Formation d’être valorisé et d'être une sorte d'effet déclencheur pour les saisons suivantes. »
Quinze ans après ton départ, quel est ton rapport au club ?
« Je reste un fidèle supporter du Paris Saint-Germain, même si je n'y suis jamais revenu depuis mon départ. Paris m'a permis d'adopter une mentalité de battant, même si elle ne correspond pas forcément à l'image extérieure que se font les gens de moi. Je n'aurais d'ailleurs jamais pu jouer en Premier League sans avoir été aussi bien formé. Que cela soit à Conflans, à Verneuil et à Saint-Germain-en-Laye, nous avons eu droit à un encadrement de top niveau. Et dire que tout ceci a débuté par une simple convocation à un tournoi alors que j'évoluais à Franconville, club partenaire du PSG à cette époque... Je ne peux qu'être reconnaissant car le club m'a donné toutes les clés pour m'épanouir professionnellement en pratiquant ma passion. »
Quelle est ton actualité footballistique ?
« Je n'ai plus joué au plus haut niveau depuis 2020 et une expérience en Lituanie. Après la crise sanitaire, je suis revenu vivre dans la région d'Athènes, en Grèce, où je possède une maison. Je prends le temps d'éduquer mes enfants, tout en réfléchissant à ma future reconversion. La voie logique serait celle de devenir entraîneur. Je ne sais pas si j'ai le caractère pour endosser ce rôle, étant plutôt de nature réservée voire timide. Et je suis surtout très impatient ! Mais pourquoi ne pas commencer auprès de jeunes footballeurs ? Toutefois, je n'ai pas mis une croix définitive sur ma carrière. Je m'entretiens toujours au cas où une opportunité se présenterait. J'avais repris en fin d'année dernière avec le club de Panionios (D3 grecque), mais des pépins physiques m'ont empêché d'évoluer avec l'équipe fanion. Tant que l'envie est là, je ne m'interdis rien ! »
PROFIL :
Date de naissance : 1er avril 1989
Lieu de naissance : Gennevilliers (Hauts-de-Seine)
Poste : attaquant
Clubs successifs : Franconville Plessis-Bouchard FC (1995 à 2001), Paris Saint-Germain (2001 à 2008), Liverpool FC (2008 à 2011), Bolton Wanderers FC (2011 à 2013), Swansea City AFC (2014), Stade de Reims (2014 à 2016), Panionios GSS (2016 à 2017), Ross County FC (2018), Budapest Honved FC (2018 à 2020), VMFD Zalgiris Vilnius (2020)
Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : champion de France U18 (2006), vainqueur de la Coupe de la Ligue (2008)
Équipe de France : U16 (13 sélections, 11 buts), U17 (6 sélections, 2 buts), U18 (4 sélections, 2 buts), U19 (6 sélections, 6 buts), U21 (17 sélections, 3 buts)
Palmarès avec les Bleuets : vainqueur du Tournoi de Montaigu U16 (2005)
