Trois semaines après avoir remporté le premier Grand Prix de sa carrière, la néo-Parisienne vient de récidiver à l’échelon supérieur ce week-end à l’occasion du Grand Chelem d’Abou Dhabi. Un début de saison tout simplement parfait.
Pourvu que ça dure ! C’est tout ce que l’on peut souhaiter à Coralie Haymé (+78kg), toujours invaincue sous ses nouvelles couleurs après deux sorties internationales. « Effectivement, cela donne une belle entrée en matière avec le club, appréciait la principale intéressée à son retour des Émirats Arabe Unis. J’ai pris du plaisir tout au long de la journée, sur laquelle je me suis présentée sans aucune pression, même pas ce petit stress qui peut m’habiter d’ordinaire. J’avais à cœur de confirmer ma compétition de Zagreb mi-septembre, de reproduire ce que l’on met en place à l’entraînement pour gagner en constance sur chaque combat. » Aucune de ses trois adversaires du jour ne verra la mi-combat, dominée à la prise de garde par la championne du monde juniors 2021 et impuissante lorsqu’elle lançait l’action. Un grand fauchage extérieur au premier tour, puis un contre bien senti, avant une immobilisation limpide pour pouvoir entonner une seconde Marseillaise en cette rentrée. « Comme en éliminatoires, il n’y a pas eu match lors de cette finale, poursuivait Damiano Martinuzzi, entraîneur principal de la section. Cela démontre que Coralie monte constamment en puissance, avec énormément de qualité dans ce qu’elle propose. Avec ce succès, elle va faire son entrée dans le top 10 de la catégorie d’ici quelques jours, une donnée importante dans la perspective des championnats à venir. Mieux, elle va passer numéro deux française derrière Romane (Dicko), alors qu’elle était encore quatrième il y a quelques mois. Quand on voit le niveau de concurrence en France, ce n'est pas rien. Et pour elle qui n’a pas participé aux Jeux, et qui n’a pas arrêté de s’entraîner de l’été, c’est très intéressant de se positionner ainsi dès le début de cette nouvelle olympiade. »
Faut-il voir un effet PSG Judo ? « En arrivant au club, de loin la meilleure structure du pays avec la moitié de son effectif à participer aux grands rendez-vous comme les championnats du monde ou les Jeux, tu sais que ça performe toute l’année, analyse la jeune femme de vingt-trois ans. Cela donne une dynamique qui fait changer d’état d’esprit car on ne peut qu’être poussée par cet élan collectif. » Cap désormais sur les championnats de France de Chalon-sur-Saône début novembre avec, là encore, un objectif clairement défini. « Moi qui n’ai jamais gagné, chez les jeunes comme en seniors où j’ai obtenu deux médailles de bronze, je n’y vais pour rien d’autre que de l’or. » Il en sera également de même pour les autres Parisiens engagés, à commencer par Faiza Mokdar, déjà sacrée en 2018, 2022 et 2023 et qui n’a pu faire mieux qu’une septième place à Abou Dhabi. « Son parcours est frustrant puisque c’est une erreur technique – une amenée au sol réalisée en étranglant son adversaire – qui la disqualifie, alors qu’elle dominait nettement son adversaire qui allait derrière jusqu’en finale, explique Damiano Martinuzzi. Cela ne doit cependant enlever en rien la confiance qu’elle engrange à chaque sortie. Faiza n’arrête pas de progresser et il faut perdurer dans cette direction. »