Et pour rendre heureux : ses partenaires, ses supporters et... les fans de foot. Pareil génie engendre forcément de la jalousie. Mais Neymar Jr avec Paris, individuellement comme collectivement, ce n’est rien que du bonheur !
Blessé depuis le 23 janvier (Paris-Strasbourg 2-0, 16e de finale de Coupe de France), Neymar Jr, à Lyon, manquera donc aux Rouge et Bleu... Mais pas seulement à eux : même si bien rares seront ceux qui l’avoueront, il manquera aux spectateurs du Groupama Stadium. Oui, car Neymar Jr à lui tout seul, a fortiori pour le bien de son équipe et de facto pour illuminer une rencontre, est un spectacle vivant tant le football qu’il produit tient du génie, voire de la magie.
De celle qui ravit les supporters parisiens depuis le 5 août 2017, date à laquelle il a choisi de lier son destin à celui du club de la capitale « afin d’aller plus loin dans ma carrière ». De celle qui, aussi, alimente les conversations que tout un chacun, en refaisant le match dans le camp d’en face, se plaît à tenir, énervé par le résultat, peut-être, mais ébahi par autant de talent.
En décembre 2015, Dani Alves tenait ces propos de joueur on ne peut plus concerné, lui qui se frottait quotidiennement aux entraînements à Messi et à Neymar Jr, alors au Barça, tout en croisant le fer en Liga avec le Madrilène Cristiano Ronaldo : « Il y a des joueurs magiques, touchés par une baguette. Neymar Jr fait partie de ceux-là (...). Et chaque saison, il est comme le bon vin : il se bonifie ! », confiait-il alors à O Globo, un quotidien brésilien.
« C’EST GÉNIAL DE VOIR TOUT UN STADE ESTOMAQUÉ ! »
Laure Boulleau, ex-internationale et fer de lance des féminines du Paris Saint-Germain, dont elle est aujourd’hui coordinatrice sportive, évoquait récemment pour AU CŒUR DU CLUB, le magazine officiel des Rouge et Bleu, ce qui la séduit au plus haut point chez Neymar Jr : « L’évoquer, c’est envisager un football samba, un football qui remplit les stades et fait sourire les gens. Les joueurs de cette trempe font figure d’exceptions. C’est génial de voir tout un stade être simultanément estomaqué par un geste technique. Dès sa première apparition au Parc, face à Toulouse (6-2, le 20 août 2017, doublé à la clé, NDLR), j’ai senti qu’une affinité passait avec le public. Ce qui m’a le plus impressionné, au-delà de sa performance, c’est de croiser des supporters qui avaient tous un sourire figé, une fois le match terminé. C’était vraiment fou comme sensation ! » Celui qui a nourri sa technique sur les parquets de futsal, une initiation culturelle au Brésil, n’en oublie pour autant jamais de répéter : « Quand le match commence, nous sommes 11 contre 11 et à ce moment-là, dans mon équipe, tout le monde a la même valeur. »
La preuve, s’il en est besoin, par les chiffres ? Attendu au tournant, après une premier exercice tourmenté par une grave blessure qui l'a tenu éloigné des terrains durant trois mois, son bilan est éloquent après la phase de poules de Ligue des champions cette saison : il est impliqué dans 7 buts (5 réalisations, 2 passes), le must à ce stade de la compétition à égalité avec Edin Dzeko (AS Roma), Lionel Messi (FC Barcelone) et Kylian Mbappé.
« IL A UN CŒUR EXTRAORDINAIRE »
En Ligue 1, depuis son arrivée à Paris, il a inscrit 32 buts en 33 matches et est devenu le joueur à avoir atteint le plus rapidement pareil total au sein de l’élite sur ces 45 dernières saisons. Il était aussi impliqué (après son dernier match de L1 disputé le 21 janvier, Paris-Guingamp 9-0) dans 1 but toutes les 57 minutes (32 buts et 19 passes en 2 015 minutes), soit le meilleur ratio à ce stade de la saison parmi les joueurs des cinq championnats majeurs européens (concernés au minimum par cinq buts).
Clapping, chants... À l’issue du match aller contre Lyon (5-0, le 7 octobre), Neymar Jr, radieux après avoir - encore - été fabuleux, avait communié avec le Parc. Il n’avait pourtant inscrit “qu’un” but (sur pénalty), assorti d’un quadruplé de Mbappé. « Mais celui qui connaît Neymar sait qu’il a un cœur extraordinaire, qu’il aide beaucoup de gens, qu’il pense beaucoup aux autres. Une idole comme lui est généralement égoïste mais lui, Il s’efforce de rendre tout le monde heureux. C’est quelqu’un de bien. Des milliers d’enfants l’adorent et l’imitent (...) », a dernièrement déclaré au média brésilien Globo Esporte le défenseur de l’Atlético Madrid Filipe Luis, l’un de ses partenaires en seleçao.
De quoi rendre des plus optimiste Thomas Tuchel dans sa volonté de cultiver une identité collective très forte : « Je l’ai dit lors de ma première conférence de presse : je veux que les supporters tombent amoureux de l’équipe et pas seulement des joueurs. » Ce dernier n’en considère pas moins “Ney” comme « mon joueur clé, l’un des meilleurs du monde, un créatif... Un artiste. » Tout est dit en attendant le retour de cet artiste sur le pré parisien, quand il sera rétabli de sa blessure. Pour le plus grand bonheur de tous, talent hors normes oblige.