Après avoir livré une énorme bataille en quarts contre la Japonaise Saki Niizoe, par la suite sacrée championne du monde, la Française a cédé en repêchages et termine donc septième. Loin de ses attentes, certes, mais en progression par rapport aux deux dernières éditions.
Si c’est cette même Japonaise qui avait éliminé Marie-Ève Gahié au troisième tour des championnats du monde 2022 de Tashkent, la combattante Rouge et Bleu avait repris la main avec la manière lors du Masters en décembre dernier. De quoi espérer une issue heureuse ce jeudi alors que les deux jeunes femmes, respectivement têtes de série n°4 et 5, figuraient dans le même quart de tableau. Nettement au-dessus de ses deux premières opposantes, dont elle disposait rapidement avec ses fauchages intérieurs, la Parisienne voyait comme convenu la Nippone s’avancer face à elle, après avoir davantage pris son temps en éliminatoires. Le duel se lançait à couteaux tirés entre deux athlètes qui se connaissent sur le bout des doigts et rien n’était marqué à l’issue des quatre minutes réglementaires. En retard au niveau des pénalités, Marie-Ève Gahié semblait progressivement prendre le dessus physiquement, multipliant les tentatives de tani-otoshi (chute dans la vallée, NDLR) pour tenter de déraciner Niizoe. Sur l’une d’elles, elle manquait sa cible et l’arbitre considérait l’action comme une tentative d’arraché sans préparation, interdite par le règlement. Discutable, cette interprétation engendrait la disqualification de la Française, reversée en repêchages avec le sentiment d’avoir fait tout ce qu’il fallait. « Le travail mis en place depuis longtemps contre cette fille n’a pas encore payé, mais on a pu voir que Marie-Ève était sur la bonne voie, analysait Florent Urani, entraîneur du groupe élite. Passer si près de la demi-finale constitue forcément une grosse déception. »
Difficile en effet dans ces conditions de repartir au front quelques minutes plus tard. La Britannique Katie-Jemima Yeats-Brown allait en profiter, parvenant à contrer la Parisienne avant la mi-combat pour ippon. « J’avais vraiment envie d’aller chercher cette médaille, peu importe la couleur, rapportait à chaud Marie-Ève Gahié. Je savais que la Britannique arrachait bien, et je fais l’erreur de rester trop haute sur les appuis sur l’action où elle me marque. Ça m’a été fatal, alors que je pensais avoir réussi à me remettre dedans suite à ma défaite contre la Japonaise en quarts. Sur ce combat-là, perdre d’un shido est dur à encaisser. Je n’ai peut-être pas assez mis d’accélération, et j’ai eu beau essayer de faire le travail sur les mains, ça n’a pas suffi. » Des pistes de travail sur lesquelles appuyer dans les prochaines semaines pour retrouver au plus vite le chemin des podiums, et continuer de garder le leadership national jusqu’à la fin de la phase de qualification olympique.