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Jean-Claude Fernandes : « Les jeunes du club ont toujours été compétitifs »

Interviews

Comme chaque semaine, les médias du club retrouvent un ancien joueur passé par le centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction l’Essonne, à Sainte-Geneviève-des-Bois, pour prendre des nouvelles de l’ex-Titi Jean-Claude Fernandes, qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.

Jean-Claude, il y a trente-cinq ans tu rejoignais le centre de Formation du Paris Saint-Germain. Te souviens-tu des circonstances de ta venue au club ?

« Je jouais en minimes au FC Morangis-Chilly. En parallèle, j’étais sélectionné avec l’équipe de l’Essonne, puis en équipe d’Ile-de-France pour disputer la Coupe Nationale des régions. Lors de cette compétition, j'ai été repéré par Marc Collat qui officiait à l'époque au Paris Saint-Germain. J'avais d'autres propositions comme Auxerre ou Saint-Étienne, je suis même allé sur place à Lille, Nantes et au Matra Racing, mais après réflexion avec mon père j'ai décidé de signer à Paris. A 14 ans, c'était difficile de partir, de quitter ses parents et de ne revenir qu'en décembre. J’étais également un très grand supporter de Paris qui avait notamment remporté le championnat de France de D1 en 1986. Tout petit, mon père m’avait emmené voir un PSG-Bordeaux au Parc des Princes, j’avais eu des étoiles plein les yeux ! C’est ce maillot que je voulais porter et pas un autre. J'ai donc privilégié l’aspect affectif ainsi que la proximité géographique. »

Dès ta première saison, tu as remporté le championnat de France cadets. Le tout premier titre de l’histoire du centre de Formation Rouge et Bleu !

« Nous avions une génération de joueurs exceptionnels. La très grande majorité d’entre nous étions sélectionnés en Equipe de France. Il y avait Francis Llacer, Richard Dutruel, Pascal Nouma, Laurent Boli et bien d’autres. Lors de cette saison 1987-1988, nous avons remporté tous nos matches, sauf un seul, lors du derby à Versailles (0-0). Invaincus sur toute une saison, imaginez ! Nous formions une vraie bande de copains avec une ambiance incroyable. Il y avait une osmose totale entre tous les joueurs et avec le coach Marc Collat. La saison suivante, nous sommes passés tout proche du doublé, malheureusement nous nous sommes fait éliminer aux tirs au but par Lille en demi-finale. Je mentionne cette défaite car c’est moi qui ait manqué le penalty décisif. C’est le foot ! Cette même saison, nous avons atteint la finale de la coupe Gambardella, une fois encore nous nous sommes fait battre aux tirs au but par Le Havre. Cette série de bons résultats a résonné dans toute la France, car le Paris Saint-Germain avait placé son Centre de Formation au niveau des meilleurs tels que ceux de Nantes, Auxerre ou bien Bordeaux. »

Finalement, c’est en 1991 que ton équipe a créé un énorme exploit en remportant la coupe Gambardella !

« Bien que blessé pour la finale face à l’AJ Auxerre, j’ai activement participé au superbe parcours de mon équipe. Ce trophée démontre que les jeunes du Paris Saint-Germain ont toujours été compétitifs. Gagner la Gambardella fut la cerise sur le gâteau pour toutes nos années de formation. Une juste récompense pour notre bande de copains. J’espère de tout cœur que les Titis dirigés par Zoumana Camara remporteront l’édition 2022-2023. »

Pour ceux qui ne le savent pas, tu as remporté le titre de champion de France de Division 1 en 1994 avec le Paris Saint-Germain (1 match disputé). Quels sont tes principaux souvenirs ?

« Oui, je suis dans l'histoire, je suis inscrit à la Ligue de Football Professionnelle en tant que champion. Je n'ai même pas joué un match complet (ndlr : 27 minutes lors de la victoire 1-0 face à Sochaux, au Parc des Princes le 11 août 1993) mais j'étais souvent dans le groupe, j'ai du faire une vingtaine d'apparitions dans les 16. Je poussais à l'entraînement pour intégrer le groupe, ça permettait aux joueurs titulaires de ne pas se relâcher. Mais ce titre, je ne le crie pas sur tous les toits, je n'en parle pas trop, il n'y a pas grand monde qui est au courant. Maintenant, un peu plus suite à notre entretien ! Je retiens surtout que j’ai eu pour coéquipier un certain Daniel Bravo qui était mon idole de jeunesse. Apprendre mon métier avec pour partenaires Valdo, Raí, Ricardo, Weah, Ginola, Guérin, Fournier, Roche, Le Guen, Lama… C’est fabuleux à vivre pour un Titi ! C’est ce que doit vivre le jeune Warren Zaïre-Emery actuellement. Qu’il en profite un maximum, ça n’a pas de prix ! »

Ta fin de carrière a été précipitée par des blessures. Quels conseils peux-tu donner aux Titis qui seraient amenés à connaître pareille mésaventure ?

« J'aurais pu retrouver la D1 avec Châteauroux si je n'avais pas été opéré 3 fois du genou. En 1998 j'ai été déclaré inapte à la pratique du football professionnel car mon genou gonflait sans arrêt. J'avais 26 ans. Mais j'ai eu du mal à me rendre à l'évidence, je voulais continuer et signer à Sedan en D2. C'était l'époque de Bruno Metsu qui me suivait depuis Nancy. Mon profil lui plaisait sportivement mais nous nous sommes vite rendus compte que je ne pouvais pas jouer. Mon genou gonflait, j'avais très mal mais j'étais persuadé qu'il réagissait ainsi parce que je faisais beaucoup d'efforts pour retrouver mon meilleur niveau. Je m'entraînais avec l'équipe première, et la CFA et j'allais beaucoup courir. Je ne voulais pas abandonner ma carrière professionnelle. J'ai eu du mal à l'accepter. Mon agent m'avait ensuite trouvé un essai à Pise en Série B italienne. J'ai voulu tenter le coup et j'y suis allé. J'ai fait quinze jours et là encore avec les examens médicaux, ça n'était pas possible de jouer. J'ai donc arrêté. Mais c'est la vie et c'est malheureusement le cas de beaucoup de footballeurs professionnels. A l'époque, la carrière moyenne d'un joueur était de sept ans. J'en ai fait six. Bien sur certains ont une carrière de quinze ans mais il y a beaucoup de jeunes qui se blessent très tôt, je n'ai donc pas de regret. Au Centre de Formation du PSG, j'ai vu des jeunes meilleurs que moi ne pas passer à cause d'un problème musculaire à dix-sept ou dix-huit ans. Voilà pourquoi il est important de ne pas stopper totalement les études lorsque c’est possible de le faire… On ne le dira jamais assez, le foot est indissociable des études ! »

J-C, c’est déjà l’heure de se dire au revoir. Un mot sur ton actualité avant que l’on se quitte…

« Je suis directeur sportif du club de Sainte-Geneviève Sports qui évolue en N2. Emmanuel Dorado, mon coéquipier du Centre de Formation du Paris Saint-Germain, est l’entraîneur principal depuis maintenant quatorze saisons. Un record à ce niveau ! Année après année, nous avons su consolider de bonnes bases avec des moyens plutôt limités. La quasi-totalité des joueurs travaillent en journée, nous nous entraînons donc le soir. Nous privilégions un recrutement local, en espérant tirer notre épingle du jeu. Nous sommes réalistes, notre objectif premier est le maintien en N2. Surtout qu’avec les prochaines refontes des championnats, il y aura cinq descentes ! Les années passent, mais je reste un fidèle supporter du Paris Saint-Germain. Il y a beaucoup de paramètres qui entrent en compte pour remporter la Ligue des Champions, mais je souhaite que cette saison soit la bonne ! Allez Paris ! »

PROFIL

Date de naissance : 08 novembre 1972
Lieu de naissance : Longjumeau (Essonne)
Poste : Milieu relayeur/défensif
Clubs successifs : Saint-Michel FC 91 (1984 à 1985) – FC Morangis-Chilly (1985 à 1987) - Paris Saint-Germain (1987 à 1996) – AS Nancy-Lorraine (1994 à 1996/prêt) – La Berrichonne de Châteauroux (1996 à 1998) – Sainte-Geneviève Sports (1998 à 2002)

Palmarès avec le Paris Saint-Germain : Champion de France cadets (1988) Vainqueur de la Coupe Gambardella (1991) Champion de France D1 (1994)

Equipe de France : U19 (3 sélections, 1 but)