Elles étaient deux engagées du club Rouge & Bleu sur le Grand Prix de Croatie ce week-end. Un rendez-vous réussi pour le club puisque Faiza Mokdar et Coralie Haymé reviennent avec une médaille d’or chacune.
« Il y avait vingt-cinq Français engagés ici à Zagreb. Les deux seuls titres tricolores reviennent au PSG Judo, on peut être heureux… » Alors que la Marseillaise retentit en fond sonore, Damiano Martinuzzi, responsable du haut niveau, a le sourire aux lèvres.
Première en piste vendredi, Faiza Mokdar, tête de série n° 1, a fait respecter la hiérarchie. Deux victoires nettes contre la Croate Dora Bortas (non classée à la ranking-list) puis sur la Slovène Nika Tomc — 193e mondiale — et voilà la médaillée d’or du Grand Chelem de Paris début février en demi-finale face à son ancienne coéquipière, Martha Fawaz. Un combat acharné et tactique que Faiza remportera aux pénalités après deux minutes et vingt secondes de golden score. En finale, la double championne de France en titre de la catégorie se montrait patiente et lucide. Bien qu’étant sanctionnée de deux pénalités (la troisième est synonyme de défaite, NDLR), Faiza ne s’affolait pas et, mieux, trouvait la faille grâce à son mouvement d’épaule favori à droite face à la jeune Croate Ana Viktorija Puljiz, montée de catégorie à l’occasion de ce tournoi à domicile. Une victoire sur laquelle la Parisienne revenait avec sa modestie et son exigence habituelles : « reprendre la compétition après une coupure de quatre mois n’est pas facile. J’ai eu du mal à entrer dans ma compétition. En demi-finale, contre Martha que je connais par coeur, le combat fut compliqué. Mais j’ai su rester concentrée et appliquer la bonne tactique au niveau du kumikata (la garde, NDLR) ». Un début d’olympiade qui débute donc de la meilleure des façons pour la n°2 française de la catégorie. « Les compteurs sont remis à zéro. Il faut tout recommencer et refaire ses preuves. Ce tournoi m’a permis de marquer des points et de prendre de l’expérience afin d’aller chercher de nouvelles sélections pour les championnats internationaux. »
De son côté, Coralie Haymé, athlète du club depuis la semaine passée, concluait ce Grand Prix de la même manière que Faiza Mokdar avec une victoire convaincante, ce dimanche, en +78kg !
Également tête de série n° 1, la championne du monde juniors 2021 réalise une compétition parfaite : quatre combats, trois victoires par ippon dont un enchaînement grand fauchage extérieur/immobilisation au sol parfait en finale. Sa victime du jour ? L’Israélienne Yuli Alma Mishiner, vice championne d’Europe juniors le week-end dernier à Tallinn (Estonie). Auparavant, elle avait battu avec autorité l’Ukrainienne Ruslana Bulavina, n° 55 mondiale, en huitième de finale, la Kazakhstanaise Akerke Ramazanova, n° 52 mondiale, en quart puis l’Italienne Erica Simonetti, n° 42 mondiale, en demi-finale. Une victoire qui fait du bien : « je n’avais pas fait de compétition depuis cinq mois, depuis les championnats du monde par équipes très exactement, débute Coralie Haymé. J’étais donc un peu verrouillée ce matin. Je me suis focalisée sur la tactique. Puis, plus la compétition avançait plus je me suis libérée. Avant la finale, Damiano m’a dit que j’étais la plus forte et que je devais avoir confiance en moi. Cela m’a aidée ». Elle poursuit : « après la victoire contre l’Israélienne, je me suis dit “enfin !”, car je courais après une victoire en tournoi depuis presque trois ans. Je suis à la fois heureuse et soulagée. Maintenant, l’idée est de poursuivre le travail pour aller chercher une sélection internationale individuelle. J’ai déjà participé à des championnats internationaux seniors, mais uniquement par équipes. Là, je veux passer à l’étape supérieure ».
Présent sur la chaise de coach pour cet événement ouvert aux clubs français, Damiano Martinuzzi analysait les prestations réussies de ses deux athlètes : « que ce soit pour Faiza ou Coralie, il s’agit de leur première victoire en Grand Prix, ce qui est de très bon augure avant le Grand Chelem d’Abou Dhabi (11-13 octobre, Émirats arabes unis) où elles sont toutes les deux sélectionnées. Faiza fut égale à elle-même avec très peu d’erreurs commises. Cette compétition a été un très bon test par rapport à un axe de travail mis en place il y a peu : optimiser sa lecture du combat afin de pouvoir s’adapter en temps réel aux difficultés que lui posent ses adversaires.
Coralie, elle, a besoin de confiance et doit donc faire des compétitions. Ce dimanche, elle est montée en puissance au fil de la journée. En finale, elle a parfaitement appliqué les consignes qui étaient de ne pas avancer sur une adversaire qui fait beaucoup de mouvements d’épaule. Si elle réalise une journée très intéressante, je pense qu’il lui en reste encore sous le pied », concluait-il.