De l’argent mondial par équipes pour les Parisiens

Avec la moitié des titulaires de la demi-finale et de la finale, le PSG Judo et ses athlètes ont largement contribué à la quatrième médaille d’argent consécutive décrochée par l’équipe de France aux championnats du monde par équipes mixtes.

Titulaires dès le premier combat de la journée face à la Géorgie, Marie-Ève Gahié (-70kg) et Romane Dicko (+70kg) ont lancé le festival parisien lors de cette ultime journée des championnats du monde de Tashkent. La championne du monde 2019 maîtrisait tranquillement Nino Gulbani au sol, avant que sa compère, vingt-quatre heures après avoir décroché le graal en +78kg, ne se joue aux pénalités de Sophio Somkishvili. Deux succès, c’est également la contribution des deux jeunes femmes en quarts face à la Chine, avec au passage une démonstration de force de Dicko contre Sin Xu, qui avait été la seule hier à avoir réussi à lui inscrire une valeur, lors de son entrée en lice. Cette fois, le combat ne durait qu’une seule séquence, le temps pour la Parisienne de faire parler sa hanche sans coup férir.

Romane Dicko (octobre 2022) 3

L’addition était encore plus impressionnante en demie contre Israël lorsque, hasard du tirage au sort, Marie-Ève Gahié, Alexis Mathieu et Romane Dicko se succédaient sur les tatamis ouzbeks pour lancer l’équipe de France vers la finale. Les trois l’emportaient avec brio, combinant tous les trois sur des liaisons debout-sol pour s’imposer. 4-1 au bout du compte et direction la finale contre l’éternel Japon, invaincu en quatre éditions dans ce format de compétition et qui restait sur trois victoires en finale contre la France, avant le sublime duel des derniers Jeux olympiques remporté par l’équipe de France et son chef de file du PSG Judo Teddy Riner.

Mathieu-Gahié-Dicko (octobre 2022) 1
Premier en action, Alexis Mathieu rivalisait bien en début de combat contre le champion du monde juniors 2017 Goki Tajima, jusqu’à une petite erreur de saisie dont profitait le Japonais pour marquer un premier waza-ari, suivi d’un second alors que le combat s’approchait du terme. Pas de quoi ralentir la folle allure de Romane Dicko, toujours sur son nuage de la veille et implacable pour dominer Wakaba Tomita, adversaire qui l’avait dominée en finale du dernier Grand Chelem de Paris, en moins d’une minute. 1-1, puis 2-2, avant que le Japon n'emporte le cinquième duel avant l’entrée en piste de Marie-Ève Gahié face à Saki Niizoe, comme trois jours plus tôt en individuel. Un affrontement équilibré qui tournait tout de même à l’avantage de la Nippone, à l’affût pour étrangler la Parisienne qui avait, en vain, tenté de trouver l’ouverture sur une attaque de hanche et qui s’était retrouvée à genoux.

Mathieu-Gahié-Dicko (octobre 2022)

Pas de doublé JO/championnats du monde pour la France mais une nouvelle médaille d’argent qui la classe tout de même parmi les nations dominantes dans cette épreuve collective. « Il y avait une belle cohésion entre tous les athlètes, et ce fut une journée intense en émotions, car c’était gratifiant de voir le club être aussi bien représenté dans ce groupe, se réjouissait Florent Urani, entraîneur élite de la section. J’ai vraiment apprécié le comportement de nos trois titulaires, avec de meilleures prestations qu’en individuel pour Marie-Ève et Alexis. Cela n'enlève rien à leur déception des jours derniers, mais cela va tout de même leur permettre de rentrer en France le cœur un peu plus léger. Nous avons pu voir le visage que nous attendons d’Alexis, présent dans l’impact et l’engagement sur ses deux combats disputés. En ce qui concerne Marie-Ève, il faudra s’appuyer sur cette deuxième confrontation contre Niizoe, qui ouvre de nouveaux axes de travail car elle a davantage trouvé de solutions cette fois. Et que dire de Romane ? C’est vraiment une extraterrestre ! Je peux vous dire qu’il n’y avait pourtant rien d’évident avec la fatigue, le fait d’avoir mal partout et le contrecoup obligatoire de sa journée de championne d’hier. En leader, elle a su tenir son rang, et même enfoncer encore davantage la concurrence par ses victoires rapides et ne souffrant aucune contestation. Il y avait tout de même des clientes à se présenter face à elle aujourd’hui, comme l’Israélienne et la Japonaise qui sont respectivement troisième et sixième mondiales, ou la Chinoise contre qui il a fallu s’employer hier. »

Sur le podium, on retrouvait également Amandine Buchard, remplaçante en -57kg (la catégorie supérieure à la sienne, NDLR), et qui sera, comme les trois engagés du jour et Alpha Djalo, à pied d’œuvre dans un mois et demi en Géorgie pour disputer la Ligue des Champions sous la bannière rouge et bleue.