En atteignant la finale des J2 -48kg, Sandrine Martinet s’est invitée sur le cinquième podium planétaire de son immense carrière. Avec un maximum d’informations à la clé pour les deux saisons à venir. Non classé, Nacer Zorgani (J2 +90kg) a lui aussi beaucoup appris à Bakou.
Sacrée championne d’Europe en Italie en septembre, la porte-drapeau de la délégation française aux Jeux paralympiques savait pertinemment que le véritable test l’attendait lors de ces mondiaux de Bakou, avec la présence de toutes celles sur qui il faudra compter d’ici Paris 2024. L’Indienne Kokila ne pesait.pas lourd dans la balance lors du premier combat de la Parisienne, prompte à profiter d’une attaque mal assurée de son adversaire pour l’immobiliser au sol. Même sanction pour la Suissesse Carmen Brussig et la Turque Cahide Eke, respectivement dominées en quarts sur une nouvelle immobilisation et en demie sur un étranglement limpide. Ne restait plus que la jeune Kazakhstanaise Akmaral Nauatbek pour contrecarrer les plans de la tricolore, menace clairement identifiée depuis son arrivée sur le circuit para-judo en début d’année, après avoir remporté quatre médailles – dont deux titres – aux championnats d’Asie cadets et juniors en valides, et disputé de nombreuses compétitions d’envergure en seniors, comme les Grands Chelems de Paris 2018 et 2020.
Une nouvelle venue qui parvenait à contrer le mouvement d’épaule de Sandrine Martinet pour un deuxième waza-ari synonyme de couronne mondiale. « Je savais que ça allait être compliqué face à elle et, pour le moment, elle est clairement au-dessus du lot avec son judo qui se rapproche beaucoup de ce qui existe chez les valides, analyse avec lucidité la Française. J’aurais aimé l’avoir plus longtemps entre les mains pour pouvoir mieux l’étudier, mais cela me donne une très grosse envie de lui montrer que tout ne sera pas si facile à l’avenir. Dans le même temps, il faut continuer de se méfier des autres, car le niveau s’étoffe sans cesse. Depuis mes débuts, j’ai toujours su répondre présent, à moi de perdurer sur cette voie en évoluant encore et encore. Ma nouvelle organisation avec le PSG Judo et mes sparring-partners qui me permettent de m’entraîner dur doivent me permettre d’y parvenir d’ici les Jeux. »
Engagé ce mercredi en J2 +90kg pour ses premiers championnats du monde, Nacer Zorgani, pourtant bien entré dans son combat, s’est fait piéger par le Brésilien Sergio Fernandes, qui lui rendait une bonne trentaine de kilogrammes sur la balance. « J’avais un schéma tactique bien en tête, mis au point avec les entraîneurs, mais je commets une erreur que je paie cash en passant en garde à gauche, développe le combattant Rouge et Bleu. Au regard de tout le travail accompli pendant la préparation, c’est évidemment la déception qui l’emporte, même si je suis conscient de mon manque d’expérience à ce niveau. Ces championnats vont énormément me servir pour la suite. J’ai pu appréhender l’ambiance d’un tel rendez-vous, je sais comment cela se déroule. Là, j’ai bénéficié de la nécessité d’aligner du monde dans un maximum de catégories pour ouvrir la qualification paralympique, il faut désormais me remettre au travail pour prouver que je mérite de nouvelles sélections. »