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Une victoire parisienne, comme une ode au football

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Après la rencontre opposant le Paris Saint-Germain au Real Madrid, Ambre Godillon se replonge dans cette soirée pas comme les autres.

Qu’il est difficile d’anticiper les scores, de présager des performances et de prévoir les émotions qui découleront d’une grande soirée de football. Qu’il est encore plus complexe de savoir quel visage offrira une équipe sur le terrain miné de la Ligue des Champions, compétition parfois irrationnelle et souvent jonchée d’imprévisibles scénarii.

Ce mercredi soir, pour ses retrouvailles avec la Ligue des Champions et le Real Madrid de Zinédine Zidane, le Paris Saint-Germain avait déjà quelques pistes sur l’ambiance qui allait accompagner cette soirée très spéciale.

Il ne fallait pas trainer, aux alentours du Parc des Princes, pour humer l’odeur des grands soirs, entendre ces centaines de supporters chanter à pleins poumons, faisant trembler les artères de la ville à quelques minutes du coup d’envoi. Un cortège massif, annonciateur d’un accueil encore plus spectaculaire, qui se tramait dans le stade parisien.

Et voilà que le monde entier, caméras braquées sur la tribune Auteuil, découvrait un tifo en hommage à la ville lumière : de ses monuments les plus emblématiques à son Parc des Princes, comme une merveille parmi les merveilles. Un écrin de béton, paré de ses plus belles couleurs rouge et bleu, aussi, pour donner le coup d’envoi d’une soirée qui n’avait rien de banal.

C'est dans cette atmosphère que les onze acteurs envoyés sur le rectangle vert par Thomas Tuchel ont été au diapason de leur public : à plein régime, dans la dévotion la plus pure. On a vu Angel Di Maria avec des jambes de feu, prêt à se dépouiller pour offrir au Parc ses premières vibrations. Le numéro 11 a d’ailleurs gratifié le public de deux buts étincelants.

On a vu ces combinaisons magiques de Juan Bernat, décidé à briller dans la plus prestigieuse des compétitions en délivrant deux passes décisives, ou de Marco Verratti, prêt à harceler l’adversaire pour arracher chaque ballon. On a vu Marquinhos glisser de la défense au milieu de terrain, pour sauver toute tentative d’intrusion madrilène. On a vu Thiago Silva, un capitaine prêt à haranguer ses coéquipiers pour que la mobilisation reste intacte 90 minutes et Kimpembe ratisser la défense pour qu’elle reste imperméable aux assauts adverses.

On a vu Thomas Meunier aller chercher le troisième but parisien en se déjouant de Thibaut Courtois. On a vu Mauro Icardi s’associer avec bonheur à son compatriote argentin, et Pablo Sarabia négocier chaque ballon vers l’avant comme un mort de faim. On a vu Keylor Navas applaudir ses coéquipiers sur chaque action, et dévorer l’envie de surclasser son ancienne équipe. On a aussi vu Idrissa Gueye rayonné pour mieux museler Benzema, Hazard ou Kroos. Une abnégation de fer dans des crampons de velours.

On a vu 3-0 sur le tableau d'affichage, une pluie d’éloges, et des statistiques en cascade. Mais on a surtout vu des coéquipiers retrouver avec bonheur l’odeur de la victoire européenne et le sentiment du devoir accompli. L’émotion avant tout le reste.

Non, cette soirée n’avait rien de banal. Évidemment, la plus prestigieuse des compétitions vient seulement d’ouvrir ses portes, et il serait présomptueux d’imaginer que la première danse donnera le ton d’une longue idylle qui trouvera son dénouement au printemps.

Mais les premiers pas sont réussis, la standing ovation méritée, et le chef d’orchestre peut se féliciter d’avoir su accorder des violons inédits.

Ce mercredi soir, la musique de la Ligue des Champions a offert aux amoureux du football un premier récital de choix. Pour la suite, vivement le rappel.